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Joseph-Marie Timon-David

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Joseph-Marie Timon-David

Issu de la famille qui a donné son nom au quartier et au centre hospitalier de La Timone, le père Joseph-Marie Timon-David (1823-1891) a consacré sa vie à l’éducation et à l’évangélisation de la jeunesse ouvrière au XIXe siècle, dans une ville, Marseille, qui apparaît comme pionnière en France des œuvres de jeunesse catholiques. 

 

Des Jésuites à Saint-Sulpice : une vocation et des sources d’inspiration

Joseph-Marie Timon-David est né dans une famille d’origine aisée le 29 janvier 1823, à Marseille, dans le quartier des Réformés au 19 des allées de Meilhan (aujourd’hui La Canebière). Il passe son enfance à La Viste, où sa famille possède une bastide. Après le décès de son père alors qu’il n’a que 10 ans, il est envoyé comme élève au collège des jésuites de Fribourg (Suisse), une pépinière des jeunes aristocrates français où il passe sept ans. Il y est marqué par les méthodes éducatives.

Désireux de devenir prêtre, il est envoyé en octobre 1842 au séminaire de Saint-Sulpice à Paris. Une rencontre le sensibilise alors au sort des ouvriers. De retour dans sa ville natale, il est ordonné prêtre à la cathédrale de Marseille le 28 juin 1846. Il célèbre le lendemain sa première messe à l’église des Réformés. En 1857 il est fait chanoine honoraire, titre sous lequel il est connu.

 

Un œuvre de jeunesse à destination de la classe ouvrière

La première moitié du XIXe siècle est marquée par un renouveau religieux qui conquiert une partie des jeunes de la classe aisée, alors que la révolution industrielle concourt à la constitution d’un prolétariat ouvrier misérable et déchristianisé. À Marseille, l’abbé Allemand a fondé l’Œuvre de la jeunesse dont l’établissement de la rue Saint-Savournin encadre l’instruction religieuse et les loisirs des jeunes gens de la classe moyenne et supérieure. S’inspirant de son exemple et de celui d’un autre Marseillais, l’abbé Julien, Joseph-Marie Timon-David décide de se consacrer aux jeunes des classes pauvres en fondant le 31 octobre 1847, alors qu’il n’a que 24 ans, l’Œuvre de la jeunesse ouvrière, rue d’Oran, à Marseille.

L’œuvre est érigée canoniquement par l’évêque de Marseille, Mgr de Mazenod, le 20 novembre 1852. Une congrégation est fondée et sa règle est approuvée le 22 octobre 1859. La même année, paraît la Méthode de direction des œuvres de jeunesse du chanoine Timon-David. Elle sera rééditée en 1875 puis en 1892 et jusqu’en 1947. En février 1861, l’Œuvre de Timon-David a été approuvée par le pape Pie IX, un honneur apprécié par Joseph, légitimiste et ultramontain.

Joseph-Marie Timon-David meurt boulevard de la Madeleine le 10 avril 1891. Les obsèques ont lieu deux jours plus tard à la chapelle de l’Œuvre puis une cérémonie publique est organisée à l’église Saint-Cannat, qui servait de cathédrale provisoire pendant les travaux de la nouvelle Major.  

L’avenue Timon-David, dans le 13ème arrondissement de Marseille, est nommée en son honneur.

 

L’héritage de Timon-David 

Les premiers lieux fondés par Timon-David sont consacrés à l’éducation religieuse et aux loisirs : « prier et jouer », selon les termes de l’abbé Allemand. À partir des années 1860, Timon-David crée des écoles ou transforme en école les lieux qu’il a fondés. Il fonde ainsi en 1864 l’école devenue ensuite le collège du Sacré-Cœur au 88 A du boulevard de la Madeleine (actuel boulevard de la Libération).

Aujourd’hui encore, il existe trois établissements d’enseignement des Pères de Timon-David dans les Bouches-du-Rhône : l’école de La Viste fondée en 1865 sur un terrain jouxtant la propriété familiale et proche de l’usine de la Sucrerie de Saint-Louis (aujourd’hui école, collège et lycée), une école à Aix-en-Provence fondée en 1882 au 16 boulevard Saint-Louis (aujourd’hui école et collège) et un établissement beaucoup plus récent à Saint-Menet.

La création des premiers établissements représente un investissement financier important qui semble être resté tout personnel. Joseph Timon-David indique ainsi dans son testament que sa fortune lui vient « de sa bien-aimée cousine Melle Anne Guillaume » dont il a reçu un héritage quatre fois supérieur à celui de ses parents et que c’est avec les fonds de cet héritage qu’il a pu acheter La Madeleine. Sa cousine était une riche propriétaire foncière dans le Vaucluse qui, sans descendance, lui a légué sa fortune, dont plusieurs propriétés à Vaison, Aubignan et Bédoin pour qu’il puisse réaliser son œuvre.

 

La famille Timon-David et son empreinte dans Marseille

Le père Timon-David fait partie d’une famille qui a laissé une empreinte importante localement. En effet, la famille David possédait depuis 1654 la bastide du Canissat aujourd’hui comprise dans l’enceinte de l’hôpital de La Timone. Jean Timon (1712-1793) en hérite à condition qu’il relève leur nom et s’appelle désormais Timon-David. La bastide prit, suivant la tradition, le nom féminisé de son propriétaire, La Timone. Restée dans la famille, la bastide est achetée en 1869 par la ville de Marseille qui souhaite agrandir l’asile des insensés de Saint-Pierre. Son nom sera désormais donné à l’asile puis deviendra celui du quartier et enfin de l’hôpital construit en 1974.

 

Pour aller plus loin :

  • PHI 190 : n°1, Bulletins de l'Œuvre de Timon David. 1935
  • PHI 512 47 : J.Maurin, Le chanoine Timon-David, ancien Président de la Société de statistique. 1948
  • DELTA 7093 : L.Adrian, Le père Timon-David, apôtre des jeunes. 1989
  • 39 J 450 J.Timon-David, Méthode Timon-David pour la direction des œuvres de jeunesse. 1947
  • GAMMA 3937 : J.Chelini, Timon-David (1823-1891). Au cœur des jeunes. 1988
  • GAMMA 1664 : C.Lecigne, Un père de jeunesse J. Timon-David. 1923
 


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