(jpg - 13 Ko)

Marseille. L'ancien Hospice de la Charité.

Les archives hospitalières constituent une catégorie à part, bien que soumise au contrôle scientifique et technique de l’administration des archives. Il existe pour elles une réglementation propre qui s'applique à tous les types d'hôpitaux.

Elles sont cotées de 1 HD à 68 HD (pour H-Dépôt), la série HD accueillant tous les fonds d’hôpitaux départementaux ou communaux, et représentant, plus de 500 ml d’archives.

L'intérêt et la richesse des fonds des établissements hospitaliers et charitables reposent sur leur mission médicale mais surtout sociale. Les actes de fondation, les règlements généraux, les dossiers du personnel, les registres de délibérations des commissions administratives, les recettes et les dépenses ainsi que les entrées et sorties des malades et les inventaires du mobilier autorisent non seulement des recherches sur l'histoire médicale, charitable et religieuse mais constituent également une source indispensable pour l'économie ou la démographie. Ce matériau archivistique unique témoigne également des conditions d’existence des indigents, des malades mentaux ou encore des prostituées.

Le cadre de classement

Le cadre de classement des Archives hospitalières, défini par les Archives de France, distingue deux ensembles : les archives anciennes antérieures à 1790 et les archives modernes postérieures à 1790. Les fonds sont répartis en différentes séries dont seules les plus à même d’éclairer l’histoire, seront signalées ci-après.

La série A, consacrée aux actes de fondation de l'établissement, permet de replacer l'histoire de l'hôpital dans son contexte.

La série B généralement beaucoup plus riche, regroupe titres de propriétés, actes d'achat, de vente, baux, états des biens et pièces de procès relatifs aux successions, donations ou testaments.

La série C est consacrée aux documents religieux. Y sont placés les actes de fondations de messes et de chapellenies, les documents qui se rapportent aux offices et aux cimetières.

La série E, particulièrement intéressante, regroupe les documents relatifs à l'administration de l'hôpital. On y trouve les registres de délibérations, les statuts de l’établissement, les nominations des administrateurs et employés, la comptabilité et les dossiers relatifs aux édifices, au mobilier ou aux fournitures.

La série F permet d'étudier la démographie de l'établissement à partir des registres d'entrée et de sortie des malades, des enfants ou des pauvres. D'autres dossiers autorisent des études sur les bâtards, les nourrices, les orphelins, le personnel hospitalier, les médecins ou encore les apothicaires.

Les archives postérieures à 1790 sont de même nature jusqu'à une époque avancée dans le courant du XIXe siècle.

Pour la période la plus récente (XIXe-XXe), il est à regretter des pertes assez importantes en raison des conditions de conservation souvent très médiocres au sein des hôpitaux.


Les hôpitaux de Marseille

 (jpg - 14 Ko)

Marseille. Hospice des Dames du Calvaire. Dortoir Saint-François.

Historiquement les premiers fonds d’hôpitaux déposés aux Archives départementales furent les fonds des hôpitaux marseillais qui sont actuellement cotés de 1 HD à 18 HD. Après la création du cadre de classement des archives hospitalières en 1854, les Hospices civils de Marseille sont contraints par le ministère de faire procéder au classement des fonds historiques antérieurs à la Révolution. Cette mission est dévolue à Eugène de Ricard fils, archiviste adjoint du département qui recevra une indemnité versée par les hospices pour effectuer le classement. Cette tâche a abouti à la publication de l’inventaire de 1872 décrivant les 17 hôpitaux qui sont appelés 1er, 2e, 3e …fonds.

Plusieurs années après, en exécution d’une délibération de la commission administrative des hospices de Marseille du 28 décembre 1910, les archives anciennes décrites sur l’inventaire de 1872 ainsi que les archives modernes jusqu’en 1870 ont été déposées aux AD où elles se trouvent toujours aujourd’hui.

Les fonds anciens antérieurs à 1790 sont classés selon le cadre de classement des archives hospitalières de 1968 alors que les fonds modernes dans le souci d’une cotation rapide, sont munis d’un classement sommaire et d’une numérotation en continu. L’Assistance publique Hôpitaux de Marseille (AP-HM) verse une nouvelle fois en juin 1972 la suite des fonds modernes (fin XIXe-début XXe) qui compléteront les premiers ensembles. Ont suivi des compléments versés en 2003-2006. Les versements récents des hôpitaux marseillais dits modernes comportent majoritairement des registres d’entrées, de naissance et de décès.

Dans cet ensemble, il est à signaler l'exceptionnelle richesse des archives hospitalières consacrées à l’enfance abandonnée. Le fonds de l’Hôtel-Dieu (6 HD) et son complément l'hôpital des Enfants Abandonnés (45 HD) comportent des registres sur les orphelins ou sur les enfants placés en nourrice de la fin du XVIIIe au XXe siècle. La sous-série 50 HD, provenant elle aussi de l’Hôtel-Dieu, contient des billets d’abandons pour la fin du XVIIIe et du début XIXe siècles.

Le fonds des hôpitaux marseillais est le plus important en volume, puisqu’il représente près de 391 ml.


Les hôpitaux des autres communes

Aux hôpitaux marseillais, s’ajoutent les dix-neuf fonds des hôpitaux d’Aix-en-Provence dont la richesse est toute aussi importante. Malheureusement, pour certains fonds, particulièrement celui de la Miséricorde (22 HD), assez volumineux, le classement n’est pas encore achevé. L’hôpital d’aliénés de Montperrin (64 HD) est venu compléter cet ensemble pour Aix-en-Provence.

Les Archives départementales détiennent encore des archives hospitalières pour les communes d’Allauch, Aubagne, Auriol, Cassis, Eygalières, Les Baux-de-Provence, Maussane-les-Alpilles, Pélissanne, Rognes, Saint-Cannat et Tarascon.

Cependant il est à noter que les hôpitaux du département n’ont pas tous déposé leurs fonds aux Archives départementales. Certains hôpitaux ont fait le choix de conserver sur place leur fonds ancien (par exemple celui de Salon-de-Provence). D’autres ont déposé leur fonds ancien à leur commune : ainsi les archives municipales d’Arles conservent ceux des onze hôpitaux arlésiens.



haut de page