Cycle "Les Provençaux dans l'histoire"

De janvier à mai 2019.

Les Archives départementales, fidèles à leur mission de transmission de la mémoire et de valorisation de leurs fonds,  ont proposé de janvier à mai 2019, le cycle des Provençaux dans l'histoire. Des conférences, du théâtre, de la musique vous ont permis de découvrir ou retrouver des personnalités aux univers très différents : Marcel Pagnol, le poète Victor Gélu, le compositeur baroque André Campra, le découvreur de comètes Jean-Louis Pons ou encore la comtesse Lily Pastré.


Mardi 29 janvier 2019 à 20 h - Théâtre

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Une évocation de Marcel Pagnol

Une évocation de Marcel Pagnol
par le Cartoun Sardines Théâtre
mise en scène Patrick Ponce
Tout public

Le spectateur est accueilli dans ce qui peut ressembler au studio d’une radio fictive. Deux animateurs/acteurs animent une émission de radio sur Marcel Pagnol, à l’aide de micros, de musiques singulières. Ils évoquent et illustrent quelques extraits des œuvres (filmiques et romanesques) de l’auteur, entrecoupées de publicités d’époque, d’apartés hors antenne en complicité avec le public et de réalités théâtrales évidentes et instantanées. C’est un hommage simple et émouvant, amusé et amusant.


Mardi 26 février 2019 à 18 h 30 - Conférence

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André Campra, un musicien provençal à la conquête de Paris

André Campra, un musicien provençal à la conquête de Paris
par Jean Duron
Tout public

La figure d’André Campra (1660-1744) est particilièrement riche pour qui s'intéresse aux grandes mutations artistiques de la fin du règne de Louis XIV et sous la régence. Le musicien, natif d’Aix-en-Provence, formé à la maîtrise de la cathédrale, jeune maître de chapelle à Arles puis à Toulouse, arrive à Paris en 1694. Totalement inconnu dans la capitale, peut-être muni de quelques recommandations de courtisans méridionaux, le voilà promptement engagé au poste prestigieux de Notre-Dame de Paris, puis chez les Jésuites. Il reçoit aussitôt des commandes de princes du sang, fait éditer luxueusement ses oeuvres chez Christophe Ballard, et trois ans à peine après son arrivée, il est joué à l’Académie royale de musique. Sa musique aux couleurs du Midi surprend et plaît par sa nouveauté à un public jeune, quelque peu lassé des grandes oeuvres de la Cour et découvrant avec Campra une nouvelle manière de penser et faire musique.

Fondateur et directeur (1989-2007) de l’Atelier d’études sur la musique française des XVIIe & XVIIIe siècles du Centre de musique baroque de Versailles (CNRS), Jean Duron travaille sur la musique à l’époque de Louis XIV, principalement aux moyens de son interprétation : effectifs, contrepoint, composition, structures, affects et théorie. Ses travaux concernent notamment les grandes formes (grand motet, tragédie en musique), la musique de la Cour, celle des grandes cathédrales du royaume et, dans tous ces domaines, la question du statut des sources.


Vendredi 8 mars 2019 à 20 h 00 - Concert

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Au fil des saisons, cantates françaises

Au fil des saisons, cantates françaises
par l'Ensemble Amarillis et Hasnaa Bennani
dans le cadre du festival Mars en baroque et de la journée internationale des femmes, en coproduction avec Concerto Soave.

Avec Héloïse Gaillard, direction artistique, flûtes et hautbois baroque, Alice Piérot, violon, Marianne Muller, viole de gambe, Violaine Cochard, chef de chant, clavecin, Hasnaa Bennani, soprano.

Les musiques de ce programme illustrent les différents âges de la vie, gouvernés par les Heures, déesses des saisons. De pièces vocales en airs de danse, passacailles, gigues ou chaconnes, nous sommes invités à goûter ce que la musique française des XVIIe et XVIIIe siècles a de plus subtil, de plus poétique, faisant la part belle à Charpentier, Jacquet de la Guerre, Campra, Philidor, Bodin de Boismortier…


Mardi 26 mars 2019 à 18 h 30 - Conférence

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Jean-Louis Pons

Jean-Louis Pons, l’aimant des comètes
par Michel Marcelin
en partenariat avec l’Observatoire des Sciences de l’Univers (OSU) Institut Pythéas.
Durée : 1 heure. Tout public

Rien ne prédestinait Jean-Louis Pons, dixième enfant dans une fratrie de onze, à devenir une figure incontournable de l’astronomie. L’aimant des comètes obtient à 28 ans le poste de concierge à l’Observatoire Royal de la Marine, au quartier des Accoules. Il ne sait pas encore que son destin sera exceptionnel. Devenu astronome, il découvre trente-sept comètes entre le 11 juillet 1801 et 1827, plus que n’importe qui d’autre dans l’histoire de l’astronomie.

Michel Marcelin est directeur de recherches au CNRS - Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM). Son talent de conteur nous fait revivre la vie exceptionnelle de Jean-Louis Pons et nous plonge dans le monde merveilleux de l’astronomie.


Mardi 30 avril 2019 à 20 h 00 - Concert

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Chin Na Na Poun, hommage à Victor Gélu

Chin Na Na Poun, hommage à Victor Gélu
par la Compagnie Lamparo
avec Manu Théron, Patrick Vaillant et Daniel Malavergne
Tout public

Victor Gélu est le poète et chansonnier du peuple marseillais au XIXe siècle. Ses textes crus et parfois violents nous viennent d’un monde que l’industrialisation rapide de la ville a plongé dans l’incertitude. C’est une société fantasque, turbulente, bavarde que Gélu dépeint en usant de caricatures qui renvoient autant à la farce napolitaine qu’au genre du mélodrame.

Pour évoluer dans cet univers, les musiciens puisent avec entrain dans les musiques populaires du siècle dernier et d’aujourd’hui. Tuba, mandoline et voix s’interpellent ou se haranguent sans ménagement au fil des chansons.


Mardi 28 mai 2019 à 18 h 30 - Conférence

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Lily Pastré, la comtesse et les artistes

Lily Pastré, la comtesse et les artistes  
par Eliane Richard
Tout public

La campagne Pastré a été au cours des XIXe et XXe siècles un des hauts lieux culturels de Marseille, grâce à quelques figures féminines de premier plan. Lily Pastré s’inscrit dans cette imposante lignée. Issue de la haute bourgeoisie marseillaise, mariée avec le comte Jean Pastré, cette femme exceptionnelle s’illustre particulièrement dans la tourmente de la guerre, à la Villa provençale, et lors de l’immédiat après-guerre avec la création du festival lyrique d’Aix-en-Provence.

Éliane Richard est maître de conférences honoraire à Aix-Marseille-Université, membre de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille, co-fondatrice de l’association les Femmes et la Ville et auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages sur Marseille. Par cette conférence elle nous dévoile le destin peu commun de la comtesse Pastré mais aussi l’histoire d’un lieu emblématique de la ville.


Info pratiques

Toutes les manifestations sont en accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles et sur réservation :

L’auditorium est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Archives départementales - 18, rue Mirès – 13003 Marseille

Site web des Archives départementales

Accès : Métro ligne 2, station Désirée Clary - Tramway T2 et T3, terminus Silo - Arenc



Joséphine Nicoli dite « La Quique »

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Joséphine Nicoli dite « La Quique »

Joséphine (ou Josette) Nicoli (1873-1950) née Joséphine Roux tint un kiosque de fleurs sur le cours Saint-Louis pendant plusieurs décennies à partir de 1900. Si peu de personnes connaissent son nom, son surnom, « La Quique », a marqué l’histoire populaire et culturelle de Marseille du début du XXe siècle. Elle fut, en effet, la fleuriste emblématique, pour ne pas dire la fleuriste officielle du Tout-Marseille.

De la jeune bouquetière à la fleuriste des stars du music-hall

Joséphine Roux est née à Marseille, le 30 août 1873, de parents originaires de la Drôme. Elle habite rue du Pin, une rue disparue lors de la création du quartier de la Bourse. Elle est dès son enfance bouquetière tout comme sa mère Marie Honorine qui élève seule ses enfants. Joséphine épouse en premières noces Henri Milhaud, employé des tramways, le 18 novembre 1897 et dès 1900, son nom apparaît dans l’Indicateur marseillais comme tenant le kiosque n° 13 du cours Saint-Louis, lieu où se trouvent les étals du marché aux fleurs depuis 1847. Josette divorce en 1907 et se remarie le 30 janvier 1909 avec un autre employé des tramways, Antoine Nicoli. C’est sous le nom de son second mari qu’elle est officiellement enregistrée comme exploitante de son kiosque, le 13 mars 1909 et qu’elle accède à la célébrité.  

La fleuriste des stars du music-hall et des grands évènements

Si Josette Nicoli a laissé des traces dans les mémoires, à la différence d’autres humbles bouquetières ou fleuristes marseillaises, c’est par un coup de chance. En effet, en 1918 alors qu’elle mène une revue au Grand Casino, l’artiste marseillaise Gaby Deslys lui dit : "Tu ne t’appelleras plus Joséphine mais La Quique !". La Quique est un petit nom familier, courant à Marseille, pour interpeller affectueusement les plus jeunes, de même que « ma belle » ou « ma nine ».

Dès lors, l’aura de la grande artiste rejaillit sur le kiosque de Josette Nicoli. Les grandes stars du music-hall viennent lui acheter des fleurs et notamment des roses avant leur passage sur scène.

Joséphine Nicoli fait aussi office de fournisseuse de la préfecture et met ses bouquets au service aux temps forts de la vie marseillaise : citons ses compositions pour le dîner lors de la visite officielle du président Doumergue en 1927, la remise du bouquet au vainqueur d’étape du Tour de France en 1936, ou encore les fleurs offertes à un officier lors d’un défilé célébrant la libération de Marseille en 1944.

Bouquetière, un métier de femmes et de transmission

Joséphine s’est inscrite dans les pas de sa mère en exerçant ce métier typiquement féminin, comme en témoigne la création en 1897 d’un syndicat professionnel des « dames bouquetières marseillaises », dont Joséphine Nicoli fut d’ailleurs la présidente. La création de ce syndicat marquait une volonté d’émancipation vis-à-vis du syndicat des horticulteurs occupant les marchés aux fleurs, créé en 1888.

La République rendra aussi honneur à Josette Nicoli, en la nommant chevalier de l’ordre du mérite agricole en 1930, mettant en avant sa contribution « à l’expansion de la culture florale à Marseille ».

À son tour, La Quique transmet son métier et son kiosque 13 à l’une de ses filles, Henriette, qui le tint jusqu’en 1978. Ne subsiste aujourd’hui qu’un seul kiosque à l’angle du Cours et de la Canebière, dénommé « La Quique » en l’honneur de Josette Nicoli, décédée en 1950.



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