David Peyrot (Né à Marseille en 1890, mort à Marseille en 1958) commence à travailler dès l’âge de 13 ans et rejoint la CGT des camionneurs en 1906. Démobilisé en 1919 et titulaire d’une pension en raison d’une blessure reçue au front, il trouve un emploi de traminot à la Compagnie des tramways de Marseille. Syndiqué depuis 1906, il reprend après-guerre son activité syndicale et devient rapidement délégué au dépôt des Chartreux. Opposé à la ligne réformiste proposée par Joblin, secrétaire du syndicat CGT des traminots marseillais, il représente au conseil et au bureau du syndicat en 1923 une ligne minoritaire qu’il défend dans un bulletin syndical : la Tribune des tramways. Parallèlement il adhère au Parti communiste et devient secrétaire de la cellule des Chartreux en 1924, puis membre du bureau du rayon communiste de Marseille.
Licencié par la Compagnie des tramways, il devient secrétaire permanent l’Union locale unitaire de Marseille, et secrétaire adjoint de la 8 Union régionale unitaire et membre du bureau du rayon communiste de Marseille. Il est condamné à plusieurs reprises pour entrave au travail, violence et rébellion à agents ou bagarres à la suite de ses participations à des grèves dans la métallurgie, les docks, l’industrie pétrolière, parmi les travailleurs du Marché central, de la Verrerie, des boissons gazeuses ou plus largement contre la guerre en 1930. Il est également élu en novembre 1938 conseiller prud’homme.
Membre du bureau régional du Parti communiste, David Peyrot se présente aux élections législatives de 1928, 1932 et 1936 dans la 6 circonscription qui inclut les Chartreux. Il est aussi candidat lors des élections conseil d’arrondissement en 1931 puis 1934. Il conduit également la liste municipale du PC en 1924 puis en 1935 contre Sabiani et aux élections municipales partielles de 1939.
David Peyrot s’engage également en faveur des républicains espagnols et participe à la première délégation syndicale qui se rend de Marseille en Espagne avec un convoi de vivres.
Mobilisé puis réformé en août 1939, David Peyrot se retrouve seul responsable communiste et syndicaliste important à Marseille, les autres ayant été mobilisés. Mais au début novembre, les communistes sont exclus de la CGT au début du mois de novembre, David Peyrot est donc écarté. Il est ensuite démis de sa fonction de conseiller prud’homme le 15 janvier 1940, en vertu du décret du 26 septembre 1939. Pour la police, après les arrestations de Billoux, Cristofol et Matton, c’est lui qui assure la direction de l’organisation, mais se sentant surveillé, il fait preuve de prudence. Il est ensuite arrêté 1 mars 1940 à Gémenos car il est considéré comme « un agitateur dangereux ». Il est alors déplacé dans différents camps : Chabanet, Saint-Anjeaux (Cantal), Carpiagne à Marseille, Chibron à Signes, (Var), puis à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) en1941. Libéré le 3 mai 1943, David Peyrot organise sous divers pseudonymes (Lavallière, Rosette, l’Oncle) des actions de résistance au sein du Front national, notamment des grèves de protestation à Marseille en mars et en mai 1944.
A la Libération, il reprend ses fonctions d’avant-guerre. Il représente la CGT dans la première délégation municipale spéciale présidée par Gaston Defferre. Réélu conseiller municipal en avril 1945 puis dans les scrutins suivants, il est 6e adjoint au maire en 1946-1947, puis siège dans l’opposition communiste à l’hôtel de ville jusqu’à sa mort. Il est également réélu conseiller prud’homme en 1944-1945 et devient président du conseil des prud’hommes en 1946. Il est également administrateur de la Caisse de Sécurité sociale des Bouches-du-Rhône et préside pendant une année la Caisse régionale vieillesse.
Son fils, Henri Peyrot (né à Marseille en1911- ?) est membre de la CGTU à partir de 1930 et du Parti communiste à partir de 1934. Il est également membre de la commission de contrôle de l’UD-CGT entre 1936 et 1939. Après-guerre, il assure la fonction d'administrateur à la sécurité sociale.