
Les lieux de pouvoir, d’enseignement et de culture sont traditionnellement réservés aux hommes : parlements, cours de justice, Bourse, université. Il en est de même des principaux lieux de sociabilité comme les cafés, les cabarets ou les clubs politiques.
En vertu des fonctions naturelles qui leur sont assignées, la maternité et le soin de la famille, les femmes sont renvoyées à l’espace privé et familial. Ces fonctions naturelles leur réservent néanmoins des lieux de rencontre dans l’espace public : les marchés et les lavoirs, où s’échangent les nouvelles, les fontaines, les boutiques, l’église. La différenciation sexuelle des espaces comme la surreprésentation des hommes dans l’espace public demeurent le canevas d’organisation majeur de la société durant le XIXe siècle. La République reste longtemps attachée à la non mixité, en particulier dans l’enseignement.
Au cours du XXe siècle, la progressive émancipation féminine casse cette division de l’espace : les femmes vont peu à peu pénétrer les lieux du pouvoir politique, du savoir et de la sociabilité.