Les femmes ont toujours travaillé, accaparées par les tâches domestiques, l’éducation des enfants, les travaux des champs à la campagne ou l’aide à la boutique chez les artisans. Mais leur activité n’était pas traditionnellement rémunérée et peu d’entre elles exerçaient un véritable métier. On trouvait cependant des femmes dans le commerce de proximité, comme à Marseille, les poissonnières et les revendeuses.
Le XIXe siècle marque les débuts du développement d’un emploi féminin salarié exercé hors du foyer qui prend véritablement son essor au XXe siècle.
En ville la domesticité est un secteur particulièrement important. À la veille de la Grande Guerre, on dénombre en France un million d’emplois de domestiques dont les trois quarts sont des femmes. Nombre de celles-ci viennent de la campagne ou de l’étranger. Mieux rémunérées que les ouvrières, leur condition matérielle reste cependant difficile et la sujétion à l’employeur est totale.
À la même époque, grâce à l‘éducation, les femmes accèdent à des emplois du secteur tertiaire.
Les métiers féminins obéissent à un certain nombre de critères : ils doivent permettre à la femme de mener sa double tâche professionnelle et domestique, s’inscrivent dans le prolongement des fonctions naturelles maternelles et ménagères et mettent en œuvre des qualités dites féminines, qualifiées d’innées, comme douceur, précision, patience.
Malgré ces progrès, le travail féminin reste encore intermittent, stoppé par le mariage ou rythmé par les grossesses, sous-payé et sans perspective de promotion car le salaire qui en découle est considéré comme un salaire d’appoint. Le célibat est souvent le prix à payer pour travailler dans un milieu dont le modèle reste celui de la femme au foyer.
