
À quelques semaines du 80e anniversaire de la libération de Marseille, une généreuse donatrice a donné aux Archives départementales un journal dactylographié, rédigé par un membre de sa famille relatant les événements survenus à Marseille entre le 9 août et le 31 août 1944, c'est-à-dire pendant la période cruciale du débarquement de Provence puis de la difficile libération de Marseille, face à des troupes allemandes résolues à tenir le plus longtemps possible le principal port civil de Méditerranée.
De l'auteur de ce document, nous savons seulement qu'il s'appelait M. Legros et qu'il travaillait dans le secteur bancaire. D'après les mentions portées dans son journal et après quelques recherches, on peut émettre l'hypothèse qu'il travaillait probablement à la Banque d'Escompte et de Dépôt située 66 La Canebière et qu'il résidait au 25 rue du Coq dans le 1er arrondissement.
Dans ce journal destiné à la direction de sa banque, il mêle l'expérience quotidienne d'un habitant du centre-ville de Marseille, resté sur place durant toute la période de la libération et l'attitude d'un professionnel soucieux de son entreprise et de ses employés. Même s'il n'est pas sûr de leur véracité, il relate aussi des événements dont il n'a pas été le témoin direct ou qu'il a lus dans les journaux. Si comme tout témoignage, ce document nécessite une analyse historique et critique approfondie, il nous a paru intéressant de le publier ici, tant il décrit l'ambiance d'incertitude et de danger, de désolation, d'espoir et finalement de liesse qu'a été la période de la libération de Marseille vécue de l'intérieur.