Jean Escat (Toulouse, 1866 - Marseille, 1924), médecin urologue.
De Jean Escat, on connaît surtout à Marseille la rue du centre-ville à laquelle il a donné son nom : la rue du docteur Escat, dans le 6e arrondissement. Mort à l'âge de 58 ans dans le cadre de son métier, le Docteur Escat a pourtant marqué son temps dans sa discipline, l'urologie, comme enseignant à l'École de médecine et comme clinicien à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu.
Né à Toulouse, Jean Escat monte à Paris pour faire ses études de médecine et travaille comme interne en chirurgie aux hôpitaux de Paris. En 1897, une fois ses études finies et tout juste marié avec Marie Dubuisson, il s’installe à Marseille. Avec leur fils Robert Jean Gustave né en 1895, les deux époux s’installent d’abord au 9 allées des Capucines (actuelles allées Gambetta)
La carrière du docteur Escat débute par l’enseignement au sein de l’école de médecine, où il assure les cours de la spécialité des maladies des organes génitaux et urinaires. Par arrêté du ministre de la Guerre, il reçoit la Légion d’honneur en 1919. Cette même année, en qualité de professeur clinique des maladies des voies urinaires, il prend la direction du service d’urologie au sein de l’Hôtel-Dieu, le principal hôpital de Marseille. Le docteur Escat se distingue dans sa communauté professionnelle par de nombreuses publications scientifiques qui ouvrent des pistes de progrès dans sa discipline.
Le docteur réside alors au 1, rue d'Arcole dans le 6e arrondissement où se trouve aussi d'après L'Indicateur Marseillais sa clinique privée d'urologie. Sa carrière à la tête du service d'urologie de l'Hôtel-Dieu ne sera pas bien longue, puisqu'il décède en 1924. Il est victime d'une infection contractée lors d'une opération. Celle-ci, fatale, entraîne son décès à son domicile.
La mort brutale de cet homme apprécié pour ses qualités professionnelles et humaines suscite rapidement des hommages posthumes. C'est en janvier 1925 que le conseil municipal décide de rebaptiser la rue Sainte-Philomène en rue du docteur Escat. Au même moment, un comité organise une souscription pour l'érection d'une stèle à son nom au sein de l'Hôtel-Dieu, inaugurée en 1926. L'actuel collège Pierre Puget porta longtemps le nom de Jean Escat.
Après la mort précoce de leur fils en 1909, le docteur Escat et son épouse ne laissèrent aucune descendance derrière eux. Devenue usufruitière de la succession de son mari à son décès, Marie Escat lègue en 1939 à la Caisse primaire d’assurance sociale sa villa « Méditerranée », située au 130 boulevard Périer. La veuve pose comme conditions à ce legs que le bâtiment serve à accueillir des enfants malades en attente d’une intervention chirurgicale et qu’il porte le nom de « Fondation Escat », ultime hommage à son époux décédé. Ce bâtiment est aujourd’hui occupé par un institut médico-éducatif.
Sources :
356 E 703 : Minutes de Me Perrin, 1924.
4 O 58 82 : Dossier de legs de la Veuve Escat à l’Assurance d’AS
PHI 404 39 : Le Petit Provençal, 1924
PHI 403 136: Le Petit Marseillais, 1926
Portrait : Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille