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Édouard Baratier

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Édouard Baratier

Édouard Baratier (Marseille, 1923 - Marseille, 1972). 

 

Né à Marseille le 19 août 1923, Édouard Baratier fut un grand historien de la Provence tout en occupant pendant un quart de siècle, de 1947 à 1972, le poste de conservateur aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône. À son décès prématuré en 1972, alors qu’il n’avait pas encore 49 ans, nombreux furent les hommages, comme celui du professeur Jean Chélini son confrère à l’Académie de Marseille, qui titrait un article « Edouard Baratier ou l’érudition vivante ». À l’évocation de son nom, plus d’un se souviendra d’ailleurs des ouvrages publiés sous sa direction, l’Histoire de la Provence (1969) et l’Histoire de Marseille (posthume), des synthèses historiques réédités après son décès.

 

Un Marseillais fidèle

Édouard Baratier est né à Marseille, au 33, boulevard Philippon d’un Ardéchois, Félix Baratier, et d’une Marseillaise Cécile de Tournadre. Ayant perdu son père à l’âge de 9 ans, il fut élevé par sa mère et son frère aîné, qui devint plus tard secrétaire général de la Chambre de commerce de Marseille. Issu d’une famille catholique, et lui-même profondément croyant, il fit toutes ses études au collège du Sacré-Cœur (près des Réformés) où brillant élève il est bachelier à 17 ans (1940).

 Baratier ne quitta Marseille que l’espace de quelques années, le temps de faire ses études à l’École des Chartes de 1941 à 1945 puis d’occuper brièvement le poste de directeur des Archives départementales de la Haute-Savoie. En 1947, il est de retour dans sa ville natale pour prendre les fonctions de conservateur aux Archives des Bouches-du-Rhône, où il effectuera toute sa carrière comme adjoint du directeur André Villard et responsable des archives anciennes et des archives communales

 

Une vie consacrée à l’histoire marseillaise et provençale.

Baratier ne se contente pas de classer de nombreux fonds des Archives départementales parmi les plus prestigieux, comme ceux de l’abbaye de Montmajour (2 H) et de l’Ordre de Malte (56 H), il exploite et fait connaître au niveau international de nombreuses sources historiques provençales dans le cadre de ses multiples publications scientifiques. Depuis sa thèse d’école des Chartes ( Le domaine comtal en Provence au XIIIe siècle), il consacre l’essentiel des travaux à Marseille et à la Provence médiévales, en s’intéressant notamment au commerce et la démographie ( Histoire du commerce à Marseille (avec F. Reynaud, 1951), La démographie provençale du XIIIe au XVe siècle (1967).

 Sa proximité avec Georges Duby lui vaut d’enseigner à la faculté de lettres d’Aix à partir de 1959 où il donne un cours d’histoire médiévale. Il reprend aussi ses études pour passer sa thèse de 3e cycle à Aix en 1965 sur les enquêtes sur les droits et revenus de Charles Ier d’Anjou puis sa thèse d’État à la Sorbonne en 1970 sur l’histoire du commerce de Marseille de 1290 à 1480.

 Son esprit méthodique, sa grande valeur intellectuelle et ses qualités humaines l'amènent à occuper de multiples fonctions :  secrétaire général de la Fédération historique de Provence dès sa création (1950), conservateur départemental des antiquités et objets d’art (1959), correspondant du CTHS (Comité des travaux historiques et scientifiques, 1959), responsable de la rédaction de la revue Provence historique (1963), membre de l’académie de Marseille (1969). Ces qualités lui permettent aussi de diriger avec succès des ouvrages collectifs comme l’incontournable Atlas historique de Provence (1969), dont il aurait, selon Robert-Henri Bautier composé la moitié des cartes. L’ensemble de ces activités lui vaudront d’être nommé officier des arts et lettres en 1967 puis chevalier de la Légion d’Honneur en 1968.

 

Le fonds Édouard Baratier aux Archives départementales

Sa fille Madame de Montgolfier a fait don des archives d’Édouard Baratier aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône où elles forment le fonds 32 F. Outre son dossier administratif on y trouve les notes ayant servi à ses publications (ouvrages et articles), sa thèse de 3e cycle, l’Atlas historique de Provence (manuscrits et dactylogrammes), ses travaux pour le CNRS, ses cours à la faculté, des tirés à part de ses articles, des photos (diapositives) de voyages, qui permettent de cerner plus intimement le savant et l’homme que fut Édouard Baratier.



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