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Joséphine Nicoli dite « La Quique »

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Joséphine Nicoli dite « La Quique »

Joséphine (ou Josette) Nicoli (1873-1950) née Joséphine Roux tint un kiosque de fleurs sur le cours Saint-Louis pendant plusieurs décennies à partir de 1900. Si peu de personnes connaissent son nom, son surnom, « La Quique », a marqué l’histoire populaire et culturelle de Marseille du début du XXe siècle. Elle fut, en effet, la fleuriste emblématique, pour ne pas dire la fleuriste officielle du Tout-Marseille.

De la jeune bouquetière à la fleuriste des stars du music-hall

Joséphine Roux est née à Marseille, le 30 août 1873, de parents originaires de la Drôme. Elle habite rue du Pin, une rue disparue lors de la création du quartier de la Bourse. Elle est dès son enfance bouquetière tout comme sa mère Marie Honorine qui élève seule ses enfants. Joséphine épouse en premières noces Henri Milhaud, employé des tramways, le 18 novembre 1897 et dès 1900, son nom apparaît dans l’Indicateur marseillais comme tenant le kiosque n° 13 du cours Saint-Louis, lieu où se trouvent les étals du marché aux fleurs depuis 1847. Josette divorce en 1907 et se remarie le 30 janvier 1909 avec un autre employé des tramways, Antoine Nicoli. C’est sous le nom de son second mari qu’elle est officiellement enregistrée comme exploitante de son kiosque, le 13 mars 1909 et qu’elle accède à la célébrité.  

La fleuriste des stars du music-hall et des grands évènements

Si Josette Nicoli a laissé des traces dans les mémoires, à la différence d’autres humbles bouquetières ou fleuristes marseillaises, c’est par un coup de chance. En effet, en 1918 alors qu’elle mène une revue au Grand Casino, l’artiste marseillaise Gaby Deslys lui dit : "Tu ne t’appelleras plus Joséphine mais La Quique !". La Quique est un petit nom familier, courant à Marseille, pour interpeller affectueusement les plus jeunes, de même que « ma belle » ou « ma nine ».

Dès lors, l’aura de la grande artiste rejaillit sur le kiosque de Josette Nicoli. Les grandes stars du music-hall viennent lui acheter des fleurs et notamment des roses avant leur passage sur scène.

Joséphine Nicoli fait aussi office de fournisseuse de la préfecture et met ses bouquets au service aux temps forts de la vie marseillaise : citons ses compositions pour le dîner lors de la visite officielle du président Doumergue en 1927, la remise du bouquet au vainqueur d’étape du Tour de France en 1936, ou encore les fleurs offertes à un officier lors d’un défilé célébrant la libération de Marseille en 1944.

Bouquetière, un métier de femmes et de transmission

Joséphine s’est inscrite dans les pas de sa mère en exerçant ce métier typiquement féminin, comme en témoigne la création en 1897 d’un syndicat professionnel des « dames bouquetières marseillaises », dont Joséphine Nicoli fut d’ailleurs la présidente. La création de ce syndicat marquait une volonté d’émancipation vis-à-vis du syndicat des horticulteurs occupant les marchés aux fleurs, créé en 1888.

La République rendra aussi honneur à Josette Nicoli, en la nommant chevalier de l’ordre du mérite agricole en 1930, mettant en avant sa contribution « à l’expansion de la culture florale à Marseille ».

À son tour, La Quique transmet son métier et son kiosque 13 à l’une de ses filles, Henriette, qui le tint jusqu’en 1978. Ne subsiste aujourd’hui qu’un seul kiosque à l’angle du Cours et de la Canebière, dénommé « La Quique » en l’honneur de Josette Nicoli, décédée en 1950.



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