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Michel Mazarin et Claude de Forbin-Gardanne

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Michel Mazarin et Claude de Forbin-Gardanne

Michel Mazarin (Rome, 1605 – Rome, 1648), cardinal, archevêque d’Aix-en-Provence

Frère du cardinal Mazarin, Michel Mazarin étudie la théologie à Rome et Bologne. Il occupe ensuite des fonctions administratives puis rejoint la Curie romaine. Il remplace Louis de Bretel à la tête de l’archevêché d’Aix en 1645, mais sa carrière est entièrement régie par son frère afin de servir les intérêts français : il est ainsi nommé ambassadeur à Rome et obtient peu après le chapeau de cardinal (1647). Rappelé par Jules Mazarin, il est nommé vice-roi de Catalogne. Il s’éteint à Rome en 1648. Il réside donc très peu à Aix où il s’illustre bien plus par l’urbanisation du quartier qui porte son nom, au sud de l’actuel cours Mirabeau, que par son action ecclésiastique. À l’époque, ce quartier dit « Saint-Jean » est situé hors de l’enceinte de la ville et constitue un vaste terrain relevant de l’archevêché et de la commanderie Saint-Jean de Malte. La ville d’Aix étant trop à l’étroit dans ses murailles, Michel Mazarin se lance dans une lucrative opération d’agrandissement, après en avoir obtenu l’autorisation du roi et avoir passé un accord avec les consuls de la ville (1646) malgré l’hostilité des établissements religieux propriétaires d’une partie du terrain. Les remparts sont agrandis pour englober cet espace, des géomètres établissent des plans, arpentent le terrain et tracent des rues, le divisant ainsi en parcelles qui sont cédées à un lotisseur puis vendues à des particuliers qui y édifient de belles demeures. Cette opération d’urbanisme est considérée parmi les plus intéressantes réalisée sous l’Ancien Régime.

Claude de Forbin-Gardanne (Gardanne, 1656 – Marseille, 1733), marin et corsaire

Issu d’une nombreuse fratrie, Claude de Forbin révèle très tôt un caractère colérique et combatif. Sa mère le destine à la prêtrise mais il ne rêve que d’aventure et d’action. Il s’embarque donc avec son oncle, Louis de Forbin-Gardanne, capitaine de galère, puis s’engage dans les mousquetaires en 1676. Il revient dans la marine l’année suivante comme enseigne de vaisseau (officier subalterne). Cette même année, il tue en duel le chevalier de Gourdon pour une histoire de dette. Il est condamné à mort par le parlement de Provence mais obtient une lettre de grâce et embarque de nouveau. S’ensuivent plusieurs années de campagnes militaires dans les Antilles et en Méditerranée, contre les barbaresques.

En 1684, il devient lieutenant de vaisseau et part pour le Siam (actuelle Thaïlande) avec une mission diplomatique. Il plaît au roi Narai qui le nomme généralissime, amiral de la flotte et gouverneur de Bangkok, qu’il octroie à la France afin de contrebalancer l’influence néerlandaise. Mais Claude de Forbin ne s’habitue pas au pays et, prétextant un souci de santé, rentre en France. Il s’engage alors sous le commandement de Jean Bart et participe à la guerre de course. En 1689, il est promu capitaine mais il est blessé et fait prisonnier par les Anglais la même année. Il s’évade, rejoint la France en traversant la Manche dans un canot et reprend la lutte contre les Anglais en mer du Nord puis contre les pirates en Méditerranée. Il est fait chevalier de l’ordre de Saint-Louis en 1699, puis chef d’escadre et comte de Gardanne en 1707. Entretenant de mauvaises relations avec le Secrétaire d’État à la Marine, il se retire en 1715 dans le château de Saint-Marcel près de Marseille où il décède en 1733. Il publie ses Mémoires en 1730, livrant un témoignage précieux sur la cour du Siam. Il est considéré comme l’un des plus brillants marins de sa génération.



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