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François-Marius Granet et Achille Emperaire

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François-Marius Granet et Achille Emperaire

François-Marius Granet (Aix-en-Provence, 1775 – Aix-en-Provence, 1849), peintre

Passé à la postérité par le don de ses œuvres à la ville d'Aix-en-Provence, François Granet a été un peintre reconnu dès le début du XIXe siècle. Né dans une famille modeste, il parvient à étudier la peinture grâce à la protection du comte Auguste de Forbin, lui-même peintre. Ils seront amis toute leur vie et collaboreront parfois sur la même toile. Pendant la Révolution française, il travaille pour la Marine, à Toulon, puis part à Paris en 1796 où il se lie d'amitié avec Ingres. En 1802, il s'installe à Rome. Il obtient plusieurs récompenses dans des salons pour ses représentations de cloîtres où il montre sa maîtrise des contrastes clair/obscur. Il aime aussi représenter les campagnes romaine et provençale.

Il n'est pas inquiété lors de la chute de l'Empire et regagne la France en 1819, avant d’être nommé conservateur au Louvre en 1824. Son ami Auguste de Forbin en est le directeur général depuis 1816.

Il est fait chevalier de l'ordre de Saint-Michel (1822) puis de la Légion d'honneur (1833). Il entre à l'Académie des Beaux-arts en 1830 et est chargé par le roi Louis-Philippe de la sélection des œuvres pour les galeries de peintures historiques que ce dernier veut ouvrir dans le château de Versailles. Ces œuvres  forment le musée dédié "à toutes les gloires de la France" inauguré en 1837.

Granet perd toutes ses fonctions lors de la révolution de février 1848. Il revient alors vivre dans sa propriété aixoise où il décède le 21 novembre 1849, après avoir légué 200 dessins au Louvre et sa collection de tableaux à la ville d’Aix ainsi que 20 peintures, 173 études et mille dessins exécutés de sa main. Sa collection enrichit considérablement le musée municipal qui prend son nom en 1949, un siècle après sa mort.

Achille Emperaire (Aix-en-Provence, 1829 – Aix-en-Provence, 1898), peintre

Né dans une famille de petite bourgeoisie, marqué par la mort de six de ses frères et sœurs et par celle de sa mère, Jean Joseph Achille Emperaire est lui-même atteint de nanisme et de gibbosité. Encouragé par son père, il suit des cours de dessin et de peinture à Aix puis poursuit ses études à Paris à partir de 1857. C’est là, vers 1860, dans l’atelier de Charles Suisse, qu’il se lie d’amitié avec Cézanne. Admirateur des maîtres italiens, il aime représenter le mouvement et les corps et sa peinture est nerveuse, vive. Il peint ou dessine aussi des natures mortes et des paysages. Mais il ne séduit pas les galeristes parisiens et sa situation financière devient précaire. Il en vient à peindre ses toiles recto-verso pour faire des économies. Amer, il décrit Paris comme « un vaste tombeau, un simple et terrible mirage ».

En 1882, il s'établit définitivement à Aix où il vit pauvrement. Son amitié avec Cézanne est vacillante à cause du caractère affirmé des deux hommes mais ils restent toujours liés. Cézanne aide matériellement son ami et apprécie leur relation simple. Il réalise d’ailleurs un portrait monumental de lui vers 1867-1868, intitulé « Achille Emperaire peintre », conservé aujourd’hui au musée d’Orsay.

Joachim Gasquet, ami des deux artistes, le décrit comme « une âme brûlante, des nerfs d’acier, un orgueil de fer dans un corps contrefait, un mélange de Don Quichotte et de Prométhée ». Achille Emperaire décède dans la pauvreté à l’âge de 69 ans. Il laisse quelques tableaux et sanguines conservés au musée Granet, au Louvre, à la fondation Jean Planque, mais la majorité de son œuvre se trouve dans des collections particulières.



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