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Charles Rieu et Folco de Baroncelli-Javon

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Charles Rieu et Folco de Baroncelli-Javon

Charles Rieu, dit Charloun (Le Paradou, 1846 – Le Paradou, 1924), poète et paysan

De condition modeste, simple paysan cultivant l’olivier, le chansonnier Charloun Rieu est aujourd’hui reconnu comme l’un des représentants éminents du Félibrige, mouvement qui célébra la langue et la culture provençales. L’originalité de Charloun est d’être resté proche de la tradition orale et populaire en composant des chansons qui avaient pour thème la vallée des Baux, les travaux des champs ou encore le folklore provençal. Il chantait ses chansons lors des travaux agricoles, à la veillée ou à l’occasion de fêtes villageoises, ce qui le rendit très populaire auprès des félibres et des Provençaux en général.

En 1897, l’ensemble de ses chansons fut rassemblé dans un recueil, Li cant dou Terraire, et publié pour la première fois par l’éditeur marseillais Paul Ruat. À la fin de sa vie, Charloun s’essaya à d’autres formes littéraires : il écrivit ainsi une pièce de théâtre, Margarido dou Destet et, surtout, il entreprit la traduction en provençal de l’Odyssée d’Homère. Accaparé par les travaux agricoles et finalement assez éloigné des cercles félibréens auxquels il ne se joignait que rarement, Charloun ne bénéficiait pas moins de l’admiration de tous et se vit décerner la cigale d’or en même temps que le titre de membre du consistoire du Félibrige en 1910. Il eut également l’honneur de représenter Mistral et le Félibrige lors d’un déplacement à Paris en 1911. Chantre du terroir provençal, Charloun fut unanimement regretté à sa mort, survenue accidentellement en 1924.

Folco de Baroncelli-Javon (Aix-en-Provence, 1869-Avignon, 1943), l’inventeur de la Camargue

Le marquis Folco de Baroncelli-Javon est le descendant d’une riche famille florentine, installée en Provence depuis le XVe siècle. Il passe son enfance à Avignon, au palais familial du Roure et se lie aux premiers félibres, dont l’écrivain Joseph Roumanille et Frédéric Mistral. Très jeune, il parle et écrit la langue provençale.

À l’âge de trente ans, il part en Camargue mener la vie d’un gardian manadier. Jusqu’à la fin de ses jours, il œuvre à la défense des traditions et de la terre camarguaises et fonde à cette fin la Nacioun gardiano. Il restaure les traditions de la bouvine et des jeux équestres, crée la race des taureaux camarguais, demande à son ami peintre, Hermann Paul, de concevoir et dessiner la croix camarguaise.

En 1905, à l’occasion du passage du Wild West show aux Saintes-Maries de la Mer, il rencontre Buffalo Bill. Les deux hommes que rapproche l’amour des chevaux et des grandes plaines vont devenir amis et entretenir une correspondance leur vie durant.

Folco de Baroncelli est aussi écrivain et félibre, directeur du journal l’Aïoli, dans lequel Mistral publie nombre de ses poèmes et il écrit lui-même de très beaux textes sur la vie camarguaise.

Dans les années 1930, le marquis, totalement désargenté, reste un militant acharné de la cause camarguaise ; il dénonce le projet d'assèchement de l’étang du Vaccarès, demande la création d'une réserve, manifeste pour le maintien des courses camarguaises. Il s’engage publiquement du côté des opprimés dans le monde entier, les Boers d’Afrique du Sud, les Sioux et Iroquois décimés, les gitans mis au ban de la société, dont il défend ardemment le pèlerinage aux Saintes.

Durant la Seconde guerre mondiale, il est expulsé de son mas le Simbeu, qui est occupé puis dynamité en 1944 par les forces d’occupation allemandes. En juillet 1951, ses cendres sont finalement transférées dans un tombeau, construit sur l’emplacement précis de son mas disparu, conformément à ses dernières volontés.



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