Saint-Martin-de-Crau a 100 ans … et plus encore
Un peu d’histoire
Située dans la région de la Crau, la seigneurie de Saint-Martin-de-la-Palud fut donnée en 1052 par Guillaume, comte de Marseille, au chapitre cathédral de Saint-Trophime d'Arles, comme le rappelle une charte postérieure à cette date. Au début du XIVe siècle, il s'agit d'un petit village avec enceinte groupé autour de l'église sur le chemin d'Arles à Marseille. On estime sa population de 160 à 200 personnes. Les malheurs de ce siècle, dont la peste noire en 1348, portent un coup au village qui semble reprendre vie dans la deuxième moitié du XVe siècle. Témoin de la vie quotidienne au XVIe siècle, les Archives départementales conservent un règlement de police de 1526.
Saint-Martin se développe réellement au XIXe siècle. Sur la route, la malle-poste fait une halte à l’auberge du Lion d’or. Le chemin de fer arrive en 1847, avec une gare sur la ligne du Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). Si l’agriculture est toujours l’activité de la majorité des habitants, dispersés dans les grands mas et les bergeries dans la campagne, une usine de fabrication d’explosifs est ouverte en 1894 par la Société d’explosifs et de produits chimiques (EPC) dans un quartier baptisé La Dynamite, employant des centaines d’ouvriers.
Naissance d’une commune
Les Saint-Martinois réclament leur détachement d’Arles à plusieurs reprises, en 1868, 1884, 1902. L’administration préfectorale n’y voit pas grand intérêt et ne donne pas suite. En 1902 pourtant, le conseil municipal d’Arles émet le vœu que non seulement Saint-Martin-de-Crau, mais aussi Raphèle, Moulès, Saliers, Mas-Thibert et Salin-de-Giraud deviennent des communes indépendantes, en raison de leur distance vis-à-vis du chef-lieu et pour leur permettre de mieux défendre leurs propres intérêts.
Relancé en 1912 par une pétition de 434 habitants sur plus de 2 000, le projet de détachement de Saint-Martin-de-Crau finit par aboutir en 1925, après une interruption pendant la Première Guerre mondiale. La question la plus épineuse à régler aura finalement été la délimitation du territoire de la nouvelle commune, face aux réclamations des habitants de Moulès et Raphèle. Aucune section communale d'Arles n'obtiendra par la suite son détachement.
L’urbanisation et le développement économique de Saint-Martin-de-Crau se sont accentués à partir de la deuxième moitié du XXe siècle, avec le développement de l’industrie pétrochimique et sidérurgique de l’étang de Berre et la création d’une zone industrielle.
Pour aller plus loin
Les Archives départementales ont consacré une publication à l'histoire de Saint-Martin-de-Crau :
Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Entre steppe et oasis, Saint-Martin-de-Crau par FUMEY (Laurence) et HERRERA (Claude Floréal), LAFFE (Félix)- Marseille : Conseil général des B.d.R., 1995 , 51 p.