Quand l'historien rassemble des archives : le fonds Jean-Marie Guillon (320 J)

Récit de Mireille Martin-Laval sur son quotidien à Marseille en août 1944 (?), date de rédaction non connue. Arch. dép. Bouches-du-Rhône, 320 J 2.

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Aujourd’hui professeur émérite des universités  à l’Université d'Aix-Marseille, Jean-Marie Guillon est spécialiste de la Seconde guerre mondiale.

Après avoir soutenu en 1989 sa thèse intitulée La Résistance dans le Var : essai d'histoire politique rédigée sous la direction d’Emile Témime, il a poursuivi ses recherches sur la Résistance en Provence et dans le Sud-Est de la France. Historien de référence, il s’intéresse également à l’histoire sociale et économique dans le Var et les Bouches-du-Rhône, ainsi qu’à la mémoire collective, sa construction et sa place dans l’espace public. 


En 2019, il remet aux Archives départementales un fonds d’archives qui illustre et documente à la fois les domaines de recherche dans lesquels il s’est investi, sa carrière et de façon plus générale, sa vie d’universitaire. Cet ensemble d'archives est en somme une invitation à poursuivre les recherches.

La première partie du fonds concerne le parcours professionnel de Jean-Marie Guillon à l’université ainsi que ses engagements politiques et syndicaux. Elle permet notamment d’étudier l’évolution de l’université et ses changements de la fin du XXe siècle au début du XXIe siècle, mais également les attentes et revendications portées par les étudiants et les professeurs depuis 1968. L’originalité de ce fonds réside dans la multiplicité des points de vue, celui des étudiants et celui des enseignants en 1968 et dans les années qui ont suivi. Jean-Marie Guillon a en effet joint à ses propres collections des fonds documentaires constitués par des collègues, notamment une collection de tracts réunie par Michel Vovelle.

L’autre partie de ce fonds rassemble des documents d’une grande diversité qui ont alimenté les travaux de Jean-Marie Guillon sur la Seconde guerre mondiale. Il a en effet collecté des récits et témoignages de résistants locaux, notamment ceux de Pierre Antonelli, Francis Chave, Gaston Cabrier, son épouse Marcelline Cabrier et leur fille Marcelle Cabrier, ou encore Marcel Roustan. Il a également reçu de Mireille Martin-Laval des photographies des destructions causées par les bombardements du 27 mai 1944 accompagnées du récit personnel de son expérience et de celle de sa mère. Ces témoignages proposent une lecture locale de la Résistance, des raisons qui ont poussé certains à s’engager dans cette lutte et de la façon dont ces noyaux résistants se sont agglomérés aux autres. Jean-Marie Guillon a aussi constitué une collection de presse régionale couvant la période 1924-1951 avec par exemple L'Espoir, édition de Salon-de-Provence (1944-1951), Le Provençal (édition d'Aix-en-Provence, 1944-1948), Le Régional (1944-1949). Enfin, des archives documentent la mémoire de la Résistance et permettent de retracer la façon dont a été porté et défendu le discours des acteurs et témoins de ces années de guerre ainsi que le travail documentaire accompagnant ces prises de parole afin de participer à l’élaboration d’une mémoire collective.

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