La commune de Plan d’Orgon fête ses 100 ans d’indépendance

Détails de la Carte chorographique et historique de la viguerie de Tarascon, dédiée et présentée à Mgr de la Tour, premier président et intendant de Provence/François Seguin, géographe ; Alexandre Stagnon der Kaalber, graveur, 1760. AD 13, 1 Fi 2857.

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Il y a un peu plus de 100 ans, le dimanche 29 juillet 1923, le Journal officiel publiait une loi du 27 juillet 1923 divisant la commune d’Orgon en deux communes distinctes, Orgon et Plan-d’Orgon. Pour les habitants du Plan, il s’agissait de l’aboutissement d’une revendication portée avec détermination depuis 1863. Revenons sur l’histoire de cette création à partir de documents d’époque.

Orgon

Située à la limite des Alpilles et au bord de la Durance, face à Cavaillon et Cheval-Blanc, Orgon est une ville aux origines anciennes, un carrefour de voies de communication. Aujourd’hui encore, de la nationale 7 ou de l’autoroute, on peut apercevoir la chapelle Notre-Dame de Beauregard, non loin de la ville que dominent les ruines du vieux château.

…Et le Plan

Plus au nord en suivant la Durance et éloigné du bourg d’Orgon, le quartier du Plan était situé dans une zone alluviale du terroir communal. Il se développa au XIXe siècle grâce à l’essor de l’agriculture et des transports. La nationale 7 et la route de Saint-Rémy à Cavaillon s’y croisent, le pont suspendu de Cavaillon remplaça le bac en 1835. En 1887, la gare du Plan d’Orgon est desservie par les lignes ferroviaire de Tarascon à Orgon et de Barbentane à Orgon, facilitant le transport de produits agricoles. Bénéficiant de plusieurs canaux d’irrigation, dont un construit à leurs frais, les agriculteurs qui forment la majorité de la population du Plan se livrent avec succès à la culture des fruits et légumes qui ont désormais des débouchés nationaux ou internationaux. Le Plan passe de 200 habitants en 1800 à plus de 1 000 habitants au début du XXe siècle.

Une nouvelle commune

Parallèlement à cet essor, les habitants du Plan développent une volonté d’indépendance vis-à-vis du chef-lieu communal qu’ils jugent trop éloigné du point de vue géographique… mais aussi du point de vue des mentalités. Manque de prise en compte de leurs intérêts en dépit de leur contribution fiscale, manque d’investissement sur leur territoire, dissensions personnelles ou d’ordre politique, les Planais formulent dès 1863, puis en 1885 et en 1910 leur souhait de se séparer d’Orgon. Pendant cette période, le Plan est doté de divers équipements : la chapelle jadis construite aux frais des habitants est agrandie, une école laïque est construite, des services publics sont installés. Le Plan devient aussi une section distincte qui élit ses propres représentants au conseil municipal d’Orgon. Mais le compte n’y est pas. L’enquête en vue du projet de division de la commune qui se tient en 1913 aboutit, après une pause pendant la première guerre mondiale, à la division de la commune d’Orgon en 1923.

Aujourd’hui, les esprits se sont apaisés. L’occupation des sols, le profil des habitants du Plan ont évolué, la gare n’existe plus, mais le Plan-d’Orgon garde toujours sa physionomie singulière de village à l’habitat disséminé au carrefour de deux routes et son attachement à son indépendance et aux traditions provençales.

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