Jeanne Calment, une vieille dame et des archives
Il y a vingt-cinq, le 4 août 1997, Jeanne Calment décédait à l’âge de 122 ans, 5 mois et 11 jours. Cette Arlésienne à la longévité exceptionnelle reste à ce jour répertoriée comme l’être humain ayant vécu le plus longtemps, parmi ceux dont l’acte de naissance a pu être authentifié.
Née à Arles le 21 février 1875, Jeanne Calment a vécu pendant longtemps une vie relativement ordinaire dans sa ville natale, dans un milieu aisé.
En 1988, de façon étonnante, elle devra le début de sa célébrité médiatique … à Vincent Van Gogh qu’elle dit avoir croisé dans sa jeunesse à Arles. La diffusion télévisuelle de ses confidences sur cet artiste mal considéré par la population arlésienne jette un premier éclairage sur la longévité de la vieille dame. Après quelques incertitudes, Jeanne Calment devient officiellement la doyenne de l’humanité en 1991. Son cas fait l’objet d’études scientifiques et Jeanne Calment jouira avec plaisir de sa célébrité jusqu’à ce que survienne son décès en 1997.
Tout aurait pu s’arrêter là, et pourtant : alors que Jeanne Calment repose au cimetière du quartier de Trinquetaille depuis vingt ans, les travaux d’un démographe et un mathématicien russes, MM. Novoselov et Zak, aboutissent en 2018 à la parution d’un article mettant en cause sa longévité et soutenant la thèse que celle qu’on a prise pour Jeanne Calment était en réalité sa fille Yvonne qui se serait substituée à sa mère pour éviter de payer des droits de succession.
Cette thèse s’appuie sur des analyses statistiques sur le grand âge, sur la physionomie de Jeanne Calment et sur certaines confusions dans son discours. Surtout cette thèse suppose que ce soit Jeanne Calment et non sa fille Yvonne qui serait décédée en 1934 et que toute la famille ait caché cette supercherie sans que personne ne s’en aperçoive. La polémique a fait long feu et a été réfutée par les scientifiques qui avaient validé l’âge de Jeanne Calment en 1995.
Toutefois, la thèse alternative n’a pas été abandonnée par ses auteurs. En l’absence de proches descendants et parce que Jeanne Calment n’a pas laissé d’archives personnelles, ce sont les documents d’archives publiques concernant sa famille (actes d’état civil, minutes notariales, déclarations de succession et autres) qui continuent d’être régulièrement sollicités, notamment aux Archives des Bouches du Rhône, ce qui nous a conduits à constituer un petit dossier de ces documents.
L’anniversaire du décès de Jeanne Calment est ainsi une occasion de présenter quelques documents d’archives relatives à sa vie, essentiellement matérielle. On n’y trouvera pas cependant le fameux contrat de viager conclu en 1965 qui se trouve encore à l’étude notariale.
