Août 1944 : débarquement de Provence - Raymond Aubrac d’Alger à Marseille

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Préparé par d’intenses bombardements sur l’ensemble de la Provence, le débarquement des forces alliées a lieu à l’aube du 15 août sur les côtes varoises. Un peu plus d’un mois après le débarquement de Normandie (Overlord), celui de Provence (Dragoon) s'inscrit dans la stratégie d'ouvrir un front à l'ouest de l'Allemagne, validée par les chefs d'État des forces alliées Roosevelt, Churchill et Staline lors des conférences de Québec (août 1943) et de Téhéran (novembre 1943).

Le 15 août, ce sont d’abord les forces américaines de la 7e armée du général Patch qui débarquent. Puis à partir du 16 août, les troupes françaises, composées d’hommes recrutés en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, ainsi que de résistants de la France Libre, commencent à mettre pied sur le sol provençal. Alors que les Américains avancent plus rapidement vers le nord-est de la France, ce sont surtout ces troupes françaises qui libèreront Marseille et Toulon, avec l’aide des résistants locaux.

Pendant que les combats se préparent, la question du contrôle de l'autorité civile dans les territoires libérés se pose . Pour le général de Gaulle, il est en effet impensable que la France libérée soit administrée par les Alliés. Le 6 août 1944, il rappelle le résistant Raymond Aubrac qui se trouvait à Londres pour une autre mission afin de le nommer au poste de commissaire de la République pour les régions libérées du Sud-est. Après un entretien avec le Général le 7 août 1944, il reste à Raymond Aubrac à gagner la France à partir d'Alger afin de faire reconnaître l'autorité du gouvernement provisoire de la République française (GPRF) sur le terrain, à la fois par les Alliés, les résistants et  la population locale. 

Un dossier conservé aux Archives départementales sous la cote 149 W 2 contient les minutes ( brouillons ou copies conservées par l’expéditeur) de courriers et notes rédigés par Raymond Aubrac entre le 10 et le 23 août 1944, témoignant de sa détermination à parvenir en France et à faire respecter l’autorité civile qu’il représente. Nous vous proposons de découvrir ici un certain nombre de ces documents.

Raymond Aubrac a aussi brièvement évoqué ces événements dans son livre de souvenirs Où la mémoire s’attarde (éd. Odile Jacob, 1996). 

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