Archives départementales

Naissance à Nîmes le 22 février 1829 dans un milieu modeste, son père est boutiquier faubourg de La Madeleine. Il a été élève à l'école mutuelle protestante, puis élève boursier au collège royal de Nîmes

Illustration : AM de Nîmes, registre de naissance de 1829

En 1843, il rencontre l’architecte Questel, restaurateur des monuments antiques depuis 1841 et constructeur de l’église Saint-Paul 1841-1845, qui repère son aptitude au dessin. Sur la recommandation de celui-ci, il  est admis à Paris dans l'atelier de Léon Vaudoyer, Grand prix de Rome en 1826. 

Illustration : Portrait de Léon Vaudoyer. Charles Courtry, Public domain, via Wikimedia Commons

Henri-Jacques Espérandieu intégre en 1847 l'École des Beaux-Arts de Paris. Il est reçu premier au concours d'entrée en 1846. Il y effectue ses études de 1847 à 1851.

Illustration : Cours de l'École des Beaux-Arts de Paris. Selbymay, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Bien qu'il soit protestant, son projet de nouvelle église pour la colline Notre-Dame de la Garde est retenu en 1852. La première est posée en septembre 1853.

Illustation : Adolphe Terris. -"Grands travaux de Marseille, 1864" : album de photographies. (1863 - 1864). La basilique Notre-Dame-de-la-Garde en construction : vue prise de l'oratoire. Arch. dép. Bouches-du-Rhône,13 Fi 18

Léon Vaudoyer est l'architecte en chef de la nouvelle cathédrale. Il choisit Espérandieu comme inspecteur du chantier, sa présence à Marseille lui permettant le suivi quotidien du chantier.

Illustration : Adolphe Terris. -"Grands travaux de Marseille, 1864" : album de photographies. (1863 - 1864). Vue de la cathédrale. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 13 Fi 19

Cette statue a été réalisée entre le 8 décembre 1855 et le 8 décembre 1857. Ces dates de début et de fin de construction ne sont pas dues au hasard puisque le 8 décembre est le jour de  célébration de l'Immaculé Conception.  La statue fut élevée en l'honneur de ce dogme officialisé peu avant en 1854. A noter que l'emplacement actuel, au croisement au croisement du Boulevard Voltaire et de la rue des Héros n'est pas celui d'origine. En effet, la colonne était positionnée en haut du boulevard d'Athènes à sa création.

Illustration : Marseille. Statue de la Vierge Dorée. Arch. dép des Bouches-du-Rhône, 6 Fi 4165

En 1849, le canal de Marseille permet l'arrivée des eaux de la Durance dans la ville, sur la plateau Longchamp. L'édification d'un palais est entamé en 1862 pour célébrer cet évènement.

Illustration : Adolphe Terris. -"Grands travaux de Marseille, 1864" : album de photographies. (1863 - 1864). Le museum du château d'eau. Arch dép des Bouches-du-Rhône, 13 Fi 30

Notre-Dame de la Garde est consacrée le 4 juin 1864, alors que le clocher et la statue ne sont pas encore terminés. La statue de la Bonne mère est installée en 1870.

Illustation : Vue de la basilique en construction. Arch. dép. Bouches-du-Rhône, 34 J 122

En mars 1865, la ville de Marseille adopte le projet définitif de l'École des Beaux-Arts. La bâtiment sera inauguré dix ans plus tard, quelques mois après le décès de l'architecte. Les deux ailes latérales ne seront finalement pas construites.

Illustration : École des Beaux-Arts et Bibliothèque, 1864. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 15 Fi 28

Le 29 octobre 1867, Henri-Jacques Espérandieu devient architecte en chef de la ville de Marseille. On retrouve dans de nombreux documents sa signature manuscrite.

Illustration : Signature manuscrite extraite du plan de l'église de Saint-Giniez. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 70 V 27

En raison de difficultés financières le palais Longchamp n'est achevé qu'en 1869. Le palais abrite dans ses ailes deux musées, celui des Beaux-Arts situé dans l'aile gauche et le Museum d'Histoire Naturelle dans son aile droite.

Illustration : Vue générale du Palais Longchamp, Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 19 Fi 57

A la mort de son maître Léon Vaudoyer, Espérandieu devient architecte en chef de la cathédrale de Marseille, plus connue sous le vocable de La Major. Hélas, sa mort prématurée ne lui permettra pas de terminer ce chantier. La construction sera poursuivie par Henri Révoil. L'inaugaration aura lieu en 1893.

Illustration : Marseille. La Cathédrale. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 6 Fi 357

Comme architecte en chef de la ville de Marseille, Espérandieu participe à de nombreux projets. Il réalise notamment un projet d'agrandissement de l'église de Saint-Giniez, qui, lui aussi, n'aboutira qu'après sa mort.

Illustation : Plan de l'église Saint-Giniez. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 70 V 27

Il décède à 45 ans d’une fluxion de poitrine à son domicile 59 rue Saint-Ferréol . Il est inhumé au cimetière protestant de Nîmes. Le registre des inhumations du temple protestant de la rue Grignan à Marseille donne des informations sur ses obsèques et le transfert de son corps.

Illustration : Église réformée de Marseille, registre des sépultures et frais mortuaires. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 33 J 192

Par délibération du 14 avril 1875, la ville de Marseille rebaptise la rue de l'Union, qui passe devant l'entrée du Palais Longchamp, rue Espérandieu. On peut noter que cet hommage est rendu à l'architecte seulement cinq mois après son décès, montrant ainsi l'importance du personnage pour la ville.

Illustration : Panneau de la rue Espérandieu, Wilfired Helmlinger, CC BY-SA 3.0