Notice descriptive

Famille Martin-Laval

  • Présentation du producteur

    Les documents donnés concernent surtout Marie Auguste André Martin-Laval (1888-1975), père de Mireille Martin-Laval.

    Etudiant en sciences, André Martin-Laval est exempté du service militaire en 1910. Ingénieur, employé à la compagnie méridionale d'éclairage et de force, il est nommé directeur de la succursale de la compagnie à Toulouse (Haute-Garonne). C'est en faisant installer l'électricité au château de Thuriès à Dreuilhe par Revel (Haute-Garonne) en 1913, qu'il rencontre sa future épouse. Il demande à s’engager dès le début de la guerre, engagement qui devient effectif le 12 septembre 1914. Il est affecté dans l’infanterie, puis au génie, il est ensuite radio dans l’aviation de combat. André Martin-Laval donne des cours de morse et est heureux de constater les progrès réalisés par la science dans le domaine des transmissions. Une grande camaraderie existe entre les soldats, même si André est incompris au début, certains considérant qu'un engagé volontaire n'est là que pour son plaisir. André Martin-Laval, dont le père appartient à une confrérie de pénitents chargée de l'ensevelissement des pauvres, souffre de voir les morts laissés sans sépulture. Dès qu'il est nommé officier, il s'efforce de faire ensevelir les soldats décédés et de prévenir leur famille de l'emplacement de leur tombe. Incorporé dans l’escadrille C 39 (13 juillet 1916), il est nommé successivement caporal à l’escadrille 229 (1 mars 1917), sergent (octobre 1917), sous-lieutenant (23 janvier 1918), avant de passer dans l’escadrille C 46 (1 mars 1918). Affecté à l’état-major de la division aérienne (24 avril 1919), démobilisé (24 juillet 1919), il est promu lieutenant de réserve (17 janvier 1923). Il épouse Jeanne Joséphine Marie Grillières (1896-1941) le 14 mai 1918. La date du mariage est maintenue malgré la mort soudaine de Fernand Martin-Laval, père d'André le 25 janvier 1918. (Voir la lettre d'André Martin-Laval à sa fiancée du 30 janvier 1918, AD13 216 J 37 : Il est revêtu d'une robe de bure et d'une cagoule et accompagné à l'église par les membres de la confrérie des pénitents carmelins, compagnie des pénitents gris déchaussés du Saint-Scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel - fondée en 1621 et disparue vers 1927-, dont il faisait partie). Le père de Jeanne, Paul Grillières, est décédé le 17 février 1916. Ils ont deux enfants, Mireille Renée Fernande Conception (1919-2018) et Paul Camille Antoine Marie (1922-1975). Il est à nouveau employé par la compagnie méridionale d’éclairage et de force en 1919, puis s’installe à son compte comme électricien-chauffagiste en 1923.

    Son frère Fernand Gabriel Marie (1890-1973), engagé volontaire le 3 octobre 1908, est promu sergent en septembre 1911. Mobilisé en 1914 comme mitrailleur, il devient adjudant (24 mai 1915), sous-lieutenant (5 octobre 1915) puis lieutenant (18 avril 1918). Il reçoit la croix de guerre et la légion d'honneur. Son autre frère, Maurice Antoine Joseph (1892-1972), est interne en médecine quand il renonce à son sursis le 4 septembre 1913. Il est incorporé le 10 octobre 1913, devient caporal infirmier (10 avril 1914), nommé médecin auxiliaire (10 octobre 1914) et promu aide-major (18 mai 1916). Il note que la chirurgie fait de grands progrès pendant ces tragiques événements : les blessés au ventre, laissés sur place au début car on ne savait pas soigner leurs blessures, sont opérés à partir de 1918.

    Ils ont convenu d'un code pour désigner à leurs parents le lieu où ils se trouvent : après la phrase « Tout est donc pour le mieux », il faut relever la première lettre de chaque mot.

    Les deux sœurs participent également à leur façon à la guerre. Marie (1896-1988), tricote pour les soldats. Jeanne (1888-1961) travaille à l'hôpital auxiliaire n°2 de la Croix-Rouge, comme infirmière Z, c'est-à-dire spécialiste des blessés gazés. Cet hôpital est installé rue Saint-Sébastien à Marseille, dans les locaux de l'ancienne école libre Saint-Ignace tenue par les jésuites, et où André Martin-Laval a effectué sa scolarité. Ce bâtiment est ensuite accolé à de nouveaux locaux appartenant à la préfecture et abrite les Archives départementales jusqu'en 2006.

  • Remettant

    Martin-Laval, Mireille
  • Origine de l'entrée

    Les archives de la famille Martin-Laval ont été données en 2008 et en 2010 par Mireille Martin-Laval au Conseil général des Bouches-du-Rhône pour être conservées aux Archives départementales.

  • Présentation du contenu

    Outre des documents personnels, ses papiers militaires, et quelques souvenirs (objets fabriqués à partir de balles allemandes, fourragère, paquets de cigarettes), la partie la plus importante et la plus intéressante du fonds concerne la correspondance échangée par André Martin-Laval avec sa famille, sa fiancée et ses amis pendant son incorporation. Ses lettres (bien qu'expurgées), témoignent de la dureté des combats, de son découragement et de son horreur devant la sauvagerie de la guerre, du réconfort donné par la réception des lettres et des colis et de l'amour porté à sa fiancée qui le faisait s'évader du quotidien.

    Les lettres écrites par sa famille, remplies d'inquiétude et de soulagement tour à tour, montrent une communauté familiale soudée par la tendresse, le patriotisme et la foi chrétienne. A la fierté des parents de voir leurs trois fils défendre la patrie s'ajoute l'angoisse permanente qu'ils éprouvent de voir périr leurs enfants. La mort du beau-frère de Fernand, Gaby Lieutier (un autre frère, Léon, apprenti jésuite et engagé en 1915, est aussi tué et longtemps porté disparu), en 1916 est durement ressentie. Les missives de la petite sœur et filleule d'André, Suzanne (1903-1999), souvent ornées de dessins, apportent une note de fraîcheur et de spontanéité.

    La correspondance échangée avec sa fiancée (devenue son épouse en 1918) témoigne d'un grand amour et de la douleur de la séparation. Un fragment de journal écrit par un cousin de Fernand Martin-Laval décrit avec pittoresque les festivités et la cérémonie du mariage. Son épouse et ses belles-sœurs travaillent à l'ouvroir de l'hôpital de Revel (Haute-Garonne).

    Plusieurs albums de photographies et de nombreuses plaques de verre montrent la vie quotidienne des soldats, des avions, des vues aériennes, des ruines de villes et de villages, des cadavres et des tombes ainsi que des images plus joyeuses prises pendant ses permissions, son mariage et son voyage de noces. Mieux que des mots, elles témoignent des horreurs de la guerre.

    D'autres documents relatifs à la Guerre de 1939-1945 sont conservés : tracts, fascicules, ouvrages, photographies.

    Les souvenirs nombreux et extrêmement précis de Mireille Martin-Laval ont permis d'enrichir l'analyse de ce fonds et d'obtenir des renseignements précieux.

  • Tris et éliminations

    Il n'a été procédé à aucune élimination.

  • Mode de classement

    Les documents ont été classés selon l'ordre suivant :

    • documents personnels d'André Martin-Laval relatifs à ses études, sa vie sociale et sa pratique religieuse : certificats scolaires, cartes d'étudiants, cartes d'électeur, fascicules, carnets de bal, faire-parts, photographies, cartes postales, images pieuses, cantiques, correspondance, factures, livre, plaques de verre, stéréoscope ;
    • documents d'André Martin-Laval relatifs à la guerre de 1914-1918 : aviation de combat, papiers militaires, journaux, carnets de route, cartes postales, tickets de rationnement, photographies, plaques de verre, correspondance reçue et envoyée, lampe électrique, poignards, fourragère, paquets de cigarettes ;
    • documents de la guerre de 1939-1945 : tracts, fascicules, tickets d'essence, livres, journaux, photographies ;
    • généalogie de la famille Martin-Laval réalisée par Mireille Martin-Laval, fille d'André, lettre, correspondance à son frère ;
    • documents relatifs à d'autres membres de la famille : correspondance, reçus, carnet de route, photographies, livrets d'infirmière, dessins.
    • documents relatifs à la famille Grillières et à des familles alliées : carnets de comptes, actes notariés, papiers de famille.
  • Modalités de reproduction

    L'utilisation ou la reproduction de ces documents en vue d'un usage autre que privé, est soumise à l'autorisation des Archives des Bouches-du-Rhône et à la signature du formulaire adéquat le cas échéant.

  • Sources complémentaires internes

    Archives départementales des Bouches-du-Rhône

    Sous-série 6 Fi, collection de cartes postales :

    6 Fi 293 : arrivée de l'armée des Indes à Marseille.

    6 Fi 5668 : carte en franchise.

    6 Fi 11168 : débarquement de l'armée indienne à Marseille.

    Sous-série 8 Fi, collection d'affiches :

    8 Fi 877, 881 : emprunt national (1915-1918).

    Sous-série 87 Fi : albums de tirages photographiques.

    87 Fi 1-3 « L'armée indienne à Marseille » (1914-1919).

    Sous série1 J, documents isolés d'origine privée :

    1 J 536 : tickets de ravitaillement en essence (septembre 1918).

    1 J 599 : affiche de la fête de la Victoire (1919).

    1 J 789 : statuts de l'œuvre provençale des orphelins de la guerre (1925).

    289 J : Grande collecte, Première guerre mondiale (1890-1960).

    Série R, Affaires militaires et organismes en temps de guerre (1800-1940).

    Série U, Justice :

    Tribunal de grande instance de Marseille :

    435 U 1-56 : requêtes et minutes des jugements d'adoption comme pupilles de la Nation (1918-1940).

    444 U 1-7 : jugements déclaratifs de décès de militaires avec mention « Mort pour la France » (1920-1921).

    Service historique de l'Armée

    Consulter le Guide des archives des armées, Paris 1968.

    Site internet :

    1 325 290 fiches des morts pour la France (« tués à l'ennemi »).

  • Bibliographie

    Livres :

    GUÉNO (Jean-Pierre), LAPLUME (Yves), (Sous la direction de), Paroles de poilus. Lettres de la Grande Guerre, Paris : Tallandier, 1998.

    MASSON (P), Marseille pendant la guerre 1914-1918, Paris : PUF, 1926.

    Périodiques :

    Le Petit Marseillais.

    Le Petit Provençal.

    Le Sémaphore.

    Le Soleil.

Pour aller plus loin

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