Notice descriptive

Associations territoriales des arrosants de Cabannes, Noves et Saint-Andiol.

  • Présentation du producteur

    Aux XVIII et XIXsiècles, les formes de gestion de l’eau se multiplient. Aux besoins domestiques s’ajoutent l’aménagement de cours d’eau navigables, de nouvelles activités industrielles utilisant la force motrice de l’eau, l'irrigation croissante des cultures mais aussi la lutte contre les inondations (en 1843, la Durance en crue cause de gros dégâts, une autre crue menace Cabanes en 1846). Tous ces usages impliquent la création progressive de canaux organisés en réseaux. Mais l’accès à ces aménagements doit ensuite être organisé. Le partage de l’eau soulève en effet des tensions entre les bénéficiaires et ceux qui voudraient avoir le même avantage. Au milieu du XIXe siècle est développée une théorie selon laquelle l’eau retourne à sa source après avoir irrigué les terres. Les nouveaux demandeurs justifient ainsi leur demande d’accès à l’eau en s’appuyant sur cette théorie, tandis que ceux qui y accèdent déjà la réfutent et avancent l’argument de la pénurie pour refuser ce partage de l’eau. C’est dans ce contexte de tensions et de besoins croissant que se multiplient les associations et syndicats.

     Le premier canal de Cabannes sur la Durance est creusé en 1352. En 1825, il existe déjà deux associations de ce type : l’"Association des arrosants au moyen du canal dit du moulin de Saint-Andiol" et l’association des Vidanges et Paluds de Villargelle, chargée d’entretenir des ruisseaux dits le Viel et Nouvel aiguillon ainsi que la roubine de Saint-Andiol, destinée au dessèchement des terrains. Ils permettent notamment de sauver les cultures lors de la sécheresse de 1834.

    Les syndicats d'arrosants n’abordent pas la question industrielle. Ils sont chargés de faire réaliser puis d’entretenir les canaux et autres ouvrages nécessaires à la protection et à l'entretien des cultures, mais également à l'assèchement des marais et zones humides. Ils financent une partie des travaux, avec le département et l'Etat. La part due par le syndicat est répartie entre les membres de l'association selon des rôles de répartition, ce qui explique la présence des matrices cadastrales dans le fonds. Le syndicat est également chargé de collecter ces sommes. Un membre du syndicat est également désigné pour surveiller les chantiers de construction ou d'entretien.

    Sous le Second Empire, les travaux hydrauliques bénéficient d’un important soutien financier. La loi du 17 juillet 1856 prévoit notamment une somme de 100 millions destinée aux travaux de drainage en France. Les sources souterraines étant insuffisantes dans les Bouches-du-Rhône, les préfets Besson puis Maupas envisagent d’augmenter les prises d’eau à partir de la Durance et du Verdon. Un vaste programme est présenté en 1862 et soutenu financièrement par le Conseil général. À la suite de cette disposition, le Conseil général des Bouches-du-Rhône vote une subvention départementale de 3,5 millions de francs pour favoriser les travaux d'irrigation, de dessèchement et d'endiguement. Sous la IIIe République, en 1875, un concours est même organisé dans le département pour attribuer des prix aux agriculteurs qui auront utilisé de la façon la plus intelligente possibles les eaux des canaux d’arrosage.

    En effet, outre l’irrigation classique, l’eau du canal est aussi utilisée pour traiter certaines maladies comme le phylloxera qui attaque la vigne. Le rapport établi pour différencier les candidats au concours de 1875 dresse un tableau complet des méthodes de culture mises en place dans les communes de Noves, Saint-Andiol et Cabannes, met justement en avant certaines techniques utilisées et des résultats obtenus. Ainsi au mas du Plan, à Noves, le fermier pratique la submersion hivernale pour les vignes. Celles-ci sont organisées en compartiments séparés par des bourrelets et reliés par des déversoirs permettant d’inonder en hiver ces terres jusqu’au-dessus du point de taille des ceps. Ce procédé semble protéger la vigne du phylloxera. Au Mas de Ramplan, le vignoble de MM. Gérin et Lagnel a bénéficié du même traitement hivernal et le résultat est similaire.

    Le canal qui alimente Cabannes, Saint-Andiol et Noves est distinct des autres canaux et notamment de celui des Alpines dont la prise d’eau dans la Durance est pourtant proche.

    Chaque commune possède son syndicat d'arrosants. Le 3e syndicat de la Rive Gauche de la Durance, qui siège à Noves, est créé le 30 octobre 1823 puis devient, le 25 novembre 1848, le 11e syndicat de la Durance. Parallèlement chaque commune crée son propre syndicat. Celui de Cabannes est le plus important, il fonctionne comme association autorisée sans toutefois être contrôlé par les ingénieurs du Service hydraulique. L'association syndicale des arrosants de Saint-Andiol est créée le 20 février 1861. Enfin le syndicat des arrosants de Noves est créé le 10 août 1883. En 1893 est créé le syndicat du canal des quatre communes qui a pour mission d'entretenir le canal commun en faisant payer les communes. Les sommes sont ainsi réparties : la moitié des frais de construction, entretien et gestion est payée par Cabannes, l'autre moitié est répartie entre Noves (27,5%), Saint-Andiol (17,5%) et Verquières (5%).

    En 1925, les communes de Cabannes, Noves, Saint-Andiol et Verquières s'entendent pour se réunir dans une Œuvre générale du canal des quatre communes.

  • Présentation du contenu

    Ce fonds est une évocation des missions des syndicats d'arrosants. Les différents types de documents réunis (délibatations, matrices, comptes de gestion) sont lacunaires mais permettent déjà de comprendre les méthodes de travail des syndicats et les objectifs visés. Ce fonds illustre les méthodes mises en oeuvre au niveau local pour utiliser au mieux les ressources en eau dans un cadre collectif et raisonné.

  • Instruments de recherche

    Ce fonds est publié dans l'inventaire Des plaines de la Durance au pays d'Aix, Conseil général des Bouches-du-Rhône, 1997.

  • Sources complémentaires en provenance du même producteur

    10  S : associations syndicales d'arrosants (1601-1972).

  • Sources complémentaires issues d'autres fonds

    10  S : associations syndicales d'arrosants (1601-1972).

  • Indexation

  • Mots matières

    agriculture-aménagement des eaux
  • Lieux

    Cabannes (Bouches-du-Rhône, France)-Noves (Bouches-du-Rhône, France)-Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône, France)
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