Dominique Piazza

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Dominique Piazza

Dominique Piazza (Marseille, 1860 –Marseille, 1941), inventeur de la carte postale photographique

Issu d’une famille italienne très modeste, Dominique Piazza grandit dans le quartier de pêcheurs d’Endoume à Marseille.

Entré comme commis en 1874 à la maison Fleury, spécialisée dans l’importation de raisins secs de Turquie, il est promu comptable deux ans plus tard. Devenant ensuite le bras droit de Charles Fleury, il finit par lui succéder. L’entreprise prend alors le nom de Piazza frères, puis Piazza et Rizzi et s’installe dans de vastes locaux au 88, boulevard de Paris, à proximité des docks. À la fin de la Première guerre mondiale, Dominique Piazza se retrouve seul à diriger la société. Il la vend en 1922, après 49 ans d’activité. Parallèlement à cette carrière professionnelle exemplaire, Dominique Piazza a développé une importante activité liée à la diffusion du patrimoine local.

En 1891, alors qu’il cherche à envoyer à un ami d’enfance parti en Amérique du Sud des souvenirs de sa ville natale, il invente la carte postale photographique. Il fabrique un prototype avec les moyens du bord, puis imprime à grand tirage et commercialise des cartes postales avec au dos trois vues photographiques de la ville et la phrase « Bon Souvenir de Marseille ». Les éditions Piazza éditent dès lors des cartes postales, mais aussi des cartes topographiques et des guides de la Provence.

En 1892, il devient président de la société des Excursionnistes marseillais, fondée par Paul Ruat. Outre des randonnées pédestres, la société organise des conférences et des rencontres avec des écrivains et historiens. En 1912, il fonde sa propre association, la Famille, qui sur le modèle de la précédente, a pour but la découverte des beautés naturelles de la région et le maintien des traditions. Pendant la Première guerre mondiale, elle se mobilise activement pour l’accueil des réfugiés chassés par les combats et les bombardements.

Son goût pour la diffusion de la culture le conduit naturellement au mécénat. Sous l’influence de son ami Eugène Silvain, acteur réputé, il veut doter Marseille d’un théâtre de verdure. Il achète un terrain dans le vallon de l’Oriol et y aménage sur le modèle de celui d’Épidaure, un théâtre d’une capacité de 5 000 spectateurs, baptisé Théâtre Silvain. La colline qui sert de décor naturel à la scène est plantée d’espèces méditerranéennes. Afin d’alléger les coûts, qu’il assume dans leur intégralité, Piazza rachète les matériaux issus du démontage de l’exposition coloniale de 1922. Le théâtre est inauguré en 1923 et durant tout l’été se succèdent les représentations.

Ce catholique fervent est un admirateur de Mistral, du Félibrige et de Charles Maurras. Dans les dernières années de sa vie, il collabore au journal L’Éveil provençal et devient secrétaire général de l’association Les Amis de l’Éveil, pour laquelle il organise sorties et rencontres culturelles. Le 13 décembre 1941, à l’âge de 81 ans s’éteint cet admirateur et promoteur infatigable des richesses de la Provence.



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