Félix Gouin et Berty Albrecht

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Félix Gouin et Berty Albrecht

Félix Gouin (Peypin, 1884 – Nice, 1977), résistant, homme politique

Fils d’instituteurs, Félix Gouin choisit le métier d’avocat en 1907, après des études de droit. Militant socialiste SFIO, il est élu conseiller général à Istres en 1911 puis part faire la guerre de 1914-1918 comme engagé volontaire. Après sa démobilisation, il s’engage de nouveau en politique et devient maire d’Istres en 1922. Une brillante carrière politique l’attend : élu député aux élections législatives de 1924, il devient l’un des membres les plus actifs de l’Assemblée nationale. Proche collaborateur de Léon Blum depuis 1938, il fait partie des 80 parlementaires qui refusent d’accorder les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940, ce qui lui vaut la révocation de ses fonctions de maire. Il participe de façon clandestine avec Gaston Defferre et Daniel Mayer à la création du réseau de résistance socialiste.

Réfugié à Londres, il travaille à la création et l’organisation d’une Assemblée consultante provisoire dont il devient le premier président en 1944. Il est ensuite à la tête de l’Assemblée nationale constituante et enfin président du Gouvernement provisoire de la République française en 1946. Chef d’un gouvernement réunissant trois partis politiques (SFIO, PCF et MRP), il met en œuvre la nationalisation des secteurs bancaires, d’assurances, énergétiques prévue au programme du Conseil national de la Résistance et promulgue plusieurs lois (réduction du temps de travail, organisation de la presse) tout en menant une politique économique vertueuse.

Par la suite, il occupe différents postes de ministre d’État et termine sa carrière en se consacrant à sa ville d’élection, Istres, jusqu’à son retrait de la vie politique en 1959.

Berty Albrecht (Marseille, 1893 – Paris, 1943), résistante

Née Berthe Wild, elle épouse en 1918 un banquier hollandais, Frédéric Albrecht, dont elle se sépare en 1931. En Hollande et à Londres où elle a vécu avec son époux, elle a vu le combat pour les droits des femmes aboutir et, sensibilisée à cette cause, elle crée à Paris, en 1933, la revue féministe Le problème sexuel.

Pacifiste, militante antifasciste et antinazie, proche d’Henri Frenay depuis 1934, elle œuvre à l’accueil de réfugiés fuyant les régimes fascistes. En 1941, elle participe au Mouvement de Libération Nationale (MLN) fondé par Henri Frenay et s’installe à Lyon. Elle s’implique ensuite dans le mouvement Combat, créé en 1942 et issu de la fusion du MLN avec le mouvement Liberté.

Surveillée, elle est arrêtée fin avril 1942 par la police de Vichy pour ses menées antinationales et transférée à la prison Saint-Joseph de Lyon.

Elle en est libérée le 23 décembre 1942 par un commando de Combat et entre dans la clandestinité sous le pseudonyme de Victoria. Sans doute trahie, elle est arrêtée par la Gestapo le 28 mai 1943 et emprisonnée à Paris. Consciente d’être une prise de choix, elle se suicide le 31 mai par pendaison pour ne pas risquer de livrer le nom de ses compagnons de lutte sous la torture. Elle est nommée dès le 26 août 1943 Compagnon de la Libération. Berty Albrecht est l’une des deux femmes résistantes enterrées avec treize autres suppliciés au Mont-Valérien, le mémorial des combats de 1939-1945 voulu par le général de Gaulle.



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