Louise Colet et Lily Pastré

7 image(s)

Louise Colet et Lily Pastré

Louise Colet (Aix-en-Provence, 1810 – Paris, 1876), poétesse, féministe, républicaine

Louise Colet semble devoir sa postérité au fait d’avoir été l’amante de Gustave Flaubert, avec qui elle entretint une correspondance et dont les seules traces seraient les lettres admirables que lui adressa l’un des plus grands écrivains du XIXe siècle. Or l’histoire ne lui rend pas justice en la réduisant au statut de muse passionnée et torturée de l’écrivain. En effet, en 1846, lorsqu’elle rencontre Flaubert, elle est une femme de lettres respectée qui a déjà publié neuf recueils de poésie ; elle est aussi la première femme à avoir obtenu le prix de poésie de l’Académie française en 1839.

Née Louise Revoil de Servannes, elle épouse à vingt ans Hippolyte-Raymond Colet, un musicien et le couple part s’installer à Paris. Louise a l’ambition de devenir célèbre, et très vite, elle ouvre son propre salon littéraire et mondain qui sera fréquenté par des écrivains déjà renommés comme Alfred de Musset, Alexandre Dumas et Victor Hugo avec qui elle entretient aussi une relation épistolaire. Féministe, anticléricale et républicaine, elle soutient les idées révolutionnaires en 1848 puis la Commune en 1870.

Cette poétesse a aussi écrit des récits de voyages, des traductions et des romans dont deux ont été réédités en 2014: Un drame dans la rue de Rivoli suivi d’Une histoire de soldat.

Lily Pastré (Marseille, 1891 – Marseille, 1974), mécène, fondatrice du festival d’art lyrique à Aix-en-Provence

Lily Pastré était la fille de la baronne Double de Saint-Lambert et la descendante d’une famille de la grande bourgeoisie marseillaise propriétaire de l’apéritif Noilly-Prat. En 1932 elle épouse le comte Jean Pastré. Férue de lettres et d’art, la comtesse Lily Pastré organise dans son château de Montredon des concerts, des soirées littéraires et mondaines, entretient et héberge de nombreux intellectuels et artistes en difficulté, pour la plupart d’origine juive.

Pendant la période sombre de l’Occupation, Lily Pastré a transformé le château Pastré en villa des arts, où la musique tient une place privilégiée. Le 27 juillet 1942, dans les jardins du château, elle eut même l’audace et la fantaisie d’y faire jouer Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, représentation publique où la plupart des interprètes étaient juifs et ce en présence du consul de l’Allemagne nazie.

Le succès de ce spectacle en plein air lui donne l’idée de créer, en 1948, le festival d’art lyrique dans la cour de l’archevêché d’Aix-en-Provence, festival qu’elle autofinance. Enfin, l’authentique générosité de Lily Pastré à l’égard des plus démunis s’illustre aussi par le don d’une parcelle de sa propriété aux compagnons d’Emmaüs, qui y résident toujours.



haut de page