Actualités des Archives

Louise Michel, la pétroleuse

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les Archives départementales proposent un focus sur Louise Michel, éminente figure de la vie politique française à la fin du XIXe siècle qui a laissé de nombreuses traces dans les fonds  conservés aux Archives.


Portrait de Louise Michel - Journal Le Petit Provençal - 11 janvier 1905 (jpg - 669 Ko)

Portrait de Louise Michel - Journal Le Petit Provençal - 11 janvier 1905

Louise Michel (1830- Vroncourt- Haute-Marne – 1905- Marseille) est la fille d’une servante et du fils du château. Elle grandit près de sa mère et de ses grands-parents paternels qui lui permettent d’accéder à une bonne instruction. Elle devient institutrice à vingt-deux ans et  enseigne quelques années avant de se rendre à Paris en 1856. Dans la capitale elle développe une importante activité littéraire, pédagogique et politique  - elle se lie avec plusieurs personnalités révolutionnaires blanquistes.

Le 18 mars 1871 elle participe à l’insurrection de protestation contre le gouvernement réfugié à Versailles puis participe activement à la Commune ; on la rencontre ambulancière, propagandiste mais aussi sur les barricades. Louise Michel est arrêtée le 24 mai 1871. Jugée puis emprisonnée deux années durant à Auberive en Haute-Marne, elle est condamnée en 1873 à la déportation en Nouvelle-Calédonie, dans une enceinte fortifiée de la presqu’île de Ducos. Après l’amnistie générale des Communards en 1880, elle rentre en France et devient une propagandiste infatigable de la cause révolutionnaire.
Elle participe à de nombreuses manifestations et meetings aux côtés de Jules Guesde, défile en tête de la manifestation des chômeurs parisiens en 1883, prend la défense des mineurs grévistes de Decazeville en 1886, ce qui lui vaut d’être incarcérée à plusieurs reprises.  

La surveillance policière dont elle fait l’objet donne lieu à la production d’une multitude de rapports confidentiels. C’est le cas notamment lors de ses passages successifs à Marseille. Les Archives départementales conservent le dossier de police 4 M 2418 qui relate en détails son séjour de 1882 dans la ville, depuis son arrivée à la gare jusqu’à son départ. L’infatigable Louise Michel enchaîne pendant trois jours les conférences dans divers lieux de la ville - comme le cercle Esquiros -  devant des femmes et des ouvriers de diverses nationalités.

Bien qu’elle affirme ne pas être une militante féministe, les actions conduites pour soutenir l’instruction des filles, l’aide apportée aux travailleuses en grève, la participation à des collectifs féminins – telle la Ligue des Femmes – et le rejet du conformisme social – elle ne s’est pas mariée et n’a pas eu d’enfant- démontrent tout l’intérêt qu’elle porte à la lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Cependant, ce soutien ne va pas jusqu’à exiger un suffrage véritablement universel. Parce qu’elle se réclame de l’anarchie, Louise Michel ne peut soutenir la lutte des suffragettes qui souhaitent une place aux côtés de l’oligarchie masculine.


Prospectus annonçant la conférence de Louise Michel et Sébastien Faure, année1897 (jpg - 422 Ko)

Prospectus annonçant la conférence de Louise Michel et Sébastien Faure, 1897

Les rapports évoquent aussi l’implication de la « Vierge Rouge » - comme aimaient à l’appeler ses détracteurs - au profit du mouvement ouvrier. En effet, depuis son retour triomphal de déportation, elle refuse d’arbitrer les conflits entre les diverses tendances socialistes (marxistes, anarchistes, possibilistes).

En 1882, à Marseille, elle en appelle à l’union des ouvriers (l’Internationale ouvrière est fondée en 1889, lors du congrès de Paris à l’initiative notamment de Friedrich Engels), critique « les tyrans » qui gouvernent depuis l’Assemblée nationale et s’oppose au cléricalisme. Ses prises de parole sont accueillies par des acclamations, y compris lorsqu’elle se montre favorable au renversement de la République par la révolution. Pour autant, entre 1892 et 1894, lorsque se multiplient en France les attentats anarchistes, elle semble prendre ses distances avec la lutte armée.

En 1897 elle fait une tournée en Provence en compagnie de Sébastien Faure militant anarchiste et s’arrête à nouveau à Marseille pour une conférence avec ce dernier à la salle Rossi, aux Chartreux (Arch. dép. des B-d-R 4 M 2410).

En 1904, elle revient dans la cité phocéenne et prend la parole au café Bouffier pour faire l’apologie de la grève générale et de l’adhésion à l’Internationale antimilitariste. 

Cette infatigable révolutionnaire donne cependant des signes de fatigue et doit interrompre sa tournée durant quelques semaines.

L’année suivante elle contracte une pneumonie dans l’arrière-pays provençal et se voit précipitamment transférée à Marseille ; elle s’éteint le 9 janvier 1905 à 10 h 30, dans une chambre de l’hôtel de l’Oasis, bd Dugommier comme le précise son acte de décès (Arch. dép. des B-d-R 201 E7262).


Acte de décès de Louise Michel, année 1905 (jpg - 1981 Ko)

Acte de décès de Louise Michel, 1905

Le lendemain, la presse régionale s’empresse d’annoncer la nouvelle. Le photographe Fernand Detaille réalise un dernier portrait de la défunte publié dans le Petit Provençal du 11 janvier 1905 (Arch. dép. des B-d-R PHI 404 5).

Louise Michel est provisoirement inhumée au cimetière Saint-Pierre, avant d’être rapatriée dans la capitale. Ses funérailles sont accompagnées par de nombreux militants et une foule importante de sympathisants venue lui rendre un dernier hommage.

Isabelle Langlade-Savi
Responsable du secteur valorisation des Archives départementales des Bouches-du-Rhône 

Sources complémentaires :

  • Kaïs Gharsallah, Portraits de femmes, dossier pédagogique, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 2019
  • Dictionnaire du mouvement ouvrier français, publié par Jean Maitron, 1864-1871, les éditions ouvrières
  • René Bianco, Louise Michel en Provence, brochure, 1981 (Arch. dép. des B-d-R Delta 5677)

 

 


Les toits de Marseille en 1894 : vue sur les premières lignes téléphoniques

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Plan et photographies du 14 rue de la République à Marseille, 1894. Arch. dép. Bouches-du-Rhône, 5 K 315

Une trouvaille dans les fonds du conseil de préfecture (sous-série 5 K)

Ce document présente les toits du 14 rue de la République. Cet immeuble de type Haussmannien abritait, au deuxième étage le poste central des téléphones, lieu où on mettait en communication les premiers abonnés, et sur ses toits tout un réseau de fils téléphoniques. Le téléphone était alors de création récente : en France, son développement avait commencé dans les années 1880.


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Détail du document. Arch. dép. Bouches-du-Rhône, 5 K 315

En regardant d'un peu plus près la première photographie du document, on aperçoit à l’arrière-plan, de droite à gauche, le clocher de l’église Saint-Cannat, puis la silhouette de l’église des Grands Carmes et la tour du tout nouvel hôtel des postes rue Colbert, achevé en 1891 et où toutes les lignes téléphoniques arrivaient en 1894.

Ce document  est un précieux témoignage documentaire sur les débuts des télécommunications à Marseille et sur la physionomie d’une partie de la ville à la fin du XIXe siècle. Il provient d’un dossier d’expertise conservé dans le fonds du conseil de préfecture, produit dans le cadre d’une affaire de dégât des eaux mettant aux prises le propriétaire de l’immeuble et l’administration des Postes.

 

 


Un fonds d’archives à découvrir : le conseil de préfecture (5 K ; 1800-1956)


Institution méconnue du grand public et de nombreux chercheurs, le conseil de préfecture est un organisme administratif et judiciaire qui a précédé les tribunaux administratifs de 1800 à 1953.
Placé auprès du préfet, il était chargé de juger les litiges entre les citoyens et l’administration et de contrôler les comptes des collectivités territoriales et organismes publics locaux (communes, hôpitaux…). Ses dossiers juridictionnels permettent d'aborder des thématiques très variés et comportent nombre de documents inattendus et parfois très rares : cartes et plans, dessins, photographies...

En 1926, le conseil de préfecture des Bouches-du-Rhône devient conseil interdépartemental de préfecture et sa juridiction s'étend dès lors aux départements voisins du Vaucluse et des Basses-Alpes (actuelles Alpes de Haute-Provence).


Pour en savoir plus sur le fonds du conseil de préfecture : suivez ce lien.


Monseigneur de Belsunce, évêque de Marseille

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Portrait de Monseigneur de Belsunce

Il y a 350 ans, le 9 décembre 1670, naissait au château de La Force, en Périgord, Henri François Xavier de Belsunce de Castelmoron qui allait, quarante ans plus tard, devenir le plus célèbre des évêques de Marseille.

Un évêque né protestant

Chose rare pour un évêque catholique il est né protestant. Sa mère, Anne Nompar de Caumont de Lauzun (1642-1722) fait partie d’une famille noble influente : elle est l’arrière-petite-fille du maréchal de La Force, compagnon d’armes d'Henri IV, la petite-fille d'Henri, second maréchal, duc de La Force, la nièce par alliance de Turenne et la sœur du célèbre duc de Lauzun.

La famille paternelle est une famille noble béarnaise, moins prestigieuse, possessionnée à Born dans l’Agenais. Le père d’Henri, Armand de Belsunce (1638-1728) exercera cependant les fonctions de gouverneur de l’Agenais et grand sénéchal de Gascogne. En 1668, son mariage lui apporte le titre de marquis de Castelmoron et des liens familiaux éminents qui seront également utiles à son fils.

Une jeunesse chez les Jésuites

Toute la famille se convertit au catholicisme entre 1680 et 1685, date de la révocation de l’édit de Nantes qui interdit le culte réformé dans le royaume de France.  Pour Henri, ce sera à l’âge de 15 ans au collège de Clermont à Paris tenu par les Jésuites, dont il est élève. C’est à l’occasion de son baptême catholique qu’il reçoit son second prénom, peut-être parce qu’il est né le jour de la Saint-François-Xavier, un Jésuite canonisé en 1622.

Le jeune Belsunce entre comme novice chez les Jésuites en 1689. S’il choisit finalement de se tourner vers le clergé séculier, il restera toute sa vie très proche des idées et des religieux de cet ordre. En particulier, il luttera avec intransigeance contre leurs principaux adversaires, les Jansénistes

Une carrière ecclésiastique rapide

De retour dans le Sud-Ouest, il fait ses études pour le presbytérat et devient docteur en théologie de l’université de Cahors. Il est ordonné à un âge relativement avancé, 33 ans, en 1703. Prêtre du diocèse d’Agen, il en devient vicaire général un an plus tard. Ses relations familiales lui valent de séjourner à la cour à partir de 1707 où il est remarqué. C’est ainsi qu’il est nommé par le roi évêque de Marseille le 5 avril 1709. Ayant obtenu l’assentiment du pape, il est sacré le 30 mars 1710 à Paris en l’église Saint-Louis des Jésuites par le cardinal de Noailles, archevêque de Paris. Après un séjour dans sa famille au château de Born il arrive à Marseille le 24 octobre 1710.


Vue du cours Belsunce, pendant la grande peste de 1720 (jpg - 3853 Ko)

Vue du cours Belsunce, pendant la grande peste de 1720

Fidèle à Marseille

Pendant la grande peste de 1720, Mgr de Belsunce a une conduite exemplaire : il ne fuit pas la ville aux prises avec le terrible fléau et apporte une assistance tant spirituelle que matérielle à la population.

Refusant les évêchés plus prestigieux que lui propose le pouvoir royal, il reste évêque de Marseille jusqu’à sa mort. En 1731, il reçoit toutefois du pape la dignité du pallium réservée aux archevêques.

En 1726, Mgr de Belsunce a fait partie des quarante membres fondateurs de l’Académie de Marseille. En 1727, il a créé au quartier des Accoules le collège qui porte son nom. À l’approche de ses 80 ans, il fait rédiger son testament par lequel il institue l’hôpital de la Grande Miséricorde de Marseille son légataire universel.

Il décède le 4 juin 1755 à la maison des Jésuites de Marseille et ses obsèques ont lieu le 10 juin à la cathédrale de La Major où il est inhumé. Le curé de La Major le décrit comme un « prélat d’un mérite extraordinaire devant Dieu et les hommes ».

Sources et ressources :

- Bertrand, Régis. Henri de Belsunce, éd. Gaussen, 2020, 359 p.

- Aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône, notamment :

  • 5 G : fonds de l'évêché de Marseille, dont 5G 703-704 : livre de raison de Goujon, intendant de l’évêché, 1710-1722
  • 364 E 382 (F° 179-183) : testament de Mgr de Belsunce, 18 février 1750, minutes du notaire Claude Olivier.
  • 1 J 61 : lettres de Mgr de Belsunce à M. Capus, archiviste de la ville de Marseille, 1719-1723.

 


7 novembre 1920 : pose de la première pierre de la basilique du Sacré-Cœur de Marseille

1 Fi 3582 : PINTA, Henri Ludovic Marius (1856-1944 ; peintre). Projet de mosaïque pour la coupole de (jpg - 1802 Ko)

Il y a 100 ans, le 7 novembre 1920, était posée la première pierre de la basilique du Sacré-Cœur du Prado, à l’occasion de la commémoration du bicentenaire de la peste de 1720. Cet édifice méconnu, qui est pourtant la plus grande église du diocèse de Marseille après la cathédrale de la Major, ne fut achevé qu’en 1947, puis érigé en basilique en 1997.

En 1920, pas moins de deux siècles s’étaient écoulés depuis que Monseigneur de Belsunce, évêque de Marseille, avait organisé, le 1er novembre 1720, sur le cours qui porte aujourd’hui son nom, une cérémonie pour invoquer le Sacré-Cœur de Jésus contre l’épidémie de peste qui ravageait la ville.

En 1821 déjà, un projet d’église commémorative de ce vœu contre la peste avait été conçu pour la place Saint-Ferréol (actuelle place Félix Barret). La première pierre de l’édifice fut posée, mais le projet n’eut pas de suite.

C’est donc à la Noël 1918 que l’évêque de Marseille, Mgr Fabre, décida la construction d’une basilique dédiée au Sacré-Cœur en souvenir du vœu de Mgr de Belsunce, mais aussi à la mémoire des morts de la Grande Guerre, qui venait de s’achever. Comme pour la Major au siècle précédent, on construisit sur l’emplacement d’une église existante, l’église Saint-Adrien. Cette église paroissiale, devenue trop petite pour un quartier en plein développement, se situait en effet sur le premier Prado et la largeur de l’avenue permettait de concevoir un édifice de grande ampleur.

De longs travaux
Entièrement financée par des fonds privés, la construction de l’église fut longue. Ni Mgr Fabre, décédé en 1923, ni l’architecte, Théophile Dupoux, ne purent assister à l’inauguration de la crypte, qui marquait la fin d’une première étape, en 1924. Édouard Dupoux, qui succéda comme architecte à son père, décédait en 1937 et le nouvel évêque, Mgr Delay se résolut, avec l’architecte Palangue, de renoncer au projet de clocher. Fruit des efforts de quatre évêques et trois architectes, l’église fut enfin consacrée en mai 1947 puis érigée en basilique en 1997, à l’occasion du 50e anniversaire de sa consécration.

La décoration
La décoration de cette église, de style romano-byzantin, est principalement due au peintre marseillais et lauréat du prix de Rome, Henri Pinta (1856-1944) : il a dessiné les cartons de la grande mosaïque de 120 m2 qui orne la voûte du chœur et représente la cérémonie du 1er novembre 1720.
L’iconographie des six grands vitraux des chapelles latérales, réalisés par la maison Champigneulle d’après ses dessins, est également entièrement inspirée par la dévotion au Sacré-Cœur. Les vitraux du chœur, quant à eux, évoquent les noms de grandes batailles de la première guerre mondiale.


1 Fi 3460 : « Le cours durant la peste de 1720 dédié aux habitants de Marseille » [cours Belsunce]  (jpg - 4633 Ko)

Pourquoi le Sacré-Cœur ?

En consacrant la ville et le diocèse de Marseille au Sacré-Cœur le 1er novembre 1720, Mgr de Belsunce se fiait à une révélation reçue quelques jours plus tôt par Sœur Anne Madeleine Rémuzat, religieuse visitandine, qui résidait au monastère des Grandes Maries de Marseille. Au mois de juin suivant, l’évêque de Marseille put célébrer la fête du Sacré-Cœur alors que l’épidémie semblait vaincue. Cependant, la ville connut un rebond épidémique et, en 1722, les échevins qui dirigeaient Marseille firent le vœu d’assister chaque année à la messe en l’honneur du Sacré-Cœur. Cette messe, qui avait lieu au couvent de la Visitation, se tient aujourd’hui à la basilique du Sacré-Cœur du Prado, qui conserve également le cœur d’Anne Madeleine Rémuzat.
Ancienne et de nature mystique, la dévotion au Sacré-Cœur s’est répandue sous une forme plus courante surtout au XIXe siècle, comme en témoigne, par exemple, la construction du Sacré-Cœur de Montmartre.
La basilique du Prado, qui tient aussi lieu de monument aux morts diocésain, put apporter un réconfort aux familles marquées par l’autre fléau mortel que fut la première guerre mondiale. L’église put être construite notamment grâce à leurs contributions.

 


Chartes de 1019

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Arch. dép. Bouches-du-Rhône, 1 H 9 - © AD 13

Des documents d’il y a 1 000 ans !

Le fonds de l’abbaye de Saint-Victor (conservé en sous-série 1 H) contient un ensemble important de chartes anciennes, dont deux viennent d’atteindre leur millième année.  

Toutes deux datées de 1019, ces pièces nous informent aussi bien sur la gestion des biens de l’abbaye que sur la vie des paroisses en cette période du Haut Moyen Age.

Ainsi, dans la première charte, portant le numéro 35, datée de 1019 sans autre précision, un certain Archimbert et sa femme Majamburge (les noms patronymiques n’existaient pas encore) donnent à l’abbaye l’église Saint-Jean, située dans le terroir de Bouc (aujourd’hui Bouc Bel-Air), avec les terres et les vignes qui l’entourent.

La deuxième charte, portant le numéro 34, est datée précisément du 15 novembre 1019. Elle porte acte de la consécration de l’église paroissiale Saint-Etienne de Tourves par l’archevêque d’Aix, Pons, et de la donation de celle-ci à l’abbaye de Saint-Victor par les seigneurs voisins du lieu. Cette donation est complétée par celle de toutes les églises du territoire de Tourves.

Il s’agit dans les deux cas d’actes importants, qui ont donc été précieusement conservés au fil des siècles. Ils ont aussi été recopiés au XIIème siècle dans le grand cartulaire de l’abbaye, recueil rassemblant les principaux titres de propriété et actes importants.

Ils témoignent de l’accroissement des biens de l’abbaye, l’une des plus importantes seigneuries de la région, et sont bien représentatifs des modes de fonctionnement de la société de l’époque : les relations entre les personnes étaient basées sur des réseaux et des liens de fidélité, concrétisés notamment par des donations ou des serments de fidélité. Le sacré et la religion sont aussi très présents : c’est pour assurer le salut de leur âme qu’Archimbert et Majamburge font leur donation.

Ces deux chartes sont rédigées en latin, sur parchemin, avec une écriture dite « caroline », qui s’est répandue dans tout l’empire carolingien à partir de la fin du VIIIème siècle. La date est indiquée avec des chiffres romains : M(illesimo) XVIIII


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Arch. dép. Bouches-du-Rhône, 1 H 9 - © AD 13


Jacques Chirac dans les fonds des Archives départementales des Bouches-du-Rhône

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Jacques Chirac dans les fonds des Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Au cours de sa longue carrière politique de plus de 40 ans, Jacques Chirac (1932-2019) est venu à de nombreuses reprises dans les Bouches-du-Rhône. Nous avons choisi d’évoquer ici sa venue à Aix-en-Provence en 1976, à travers ces photographies de Jacques Windenberger conservées dans les fonds des Archives départementales des Bouches-du-Rhône.

Le 14 février 1976, Jacques Chirac, alors Premier ministre était à Aix-en-Provence pour inaugurer la fondation Vasarély.

Outre bien entendu le plasticien d’origine hongroise Victor Vasarély (1906-1997), père de l’art optique, étaient également présents madame Claude Pompidou (1912-2007), veuve de l’ancien président de la République, décédé deux ans plus tôt (dont Jacques Chirac avait été le collaborateur puis le ministre), connue pour avoir été un grand soutien des artistes contemporains dès les années 1960, le sénateur-maire d’Aix-en-Provence Félix Ciccolini (1916-2010), le doyen de la faculté de droit Charles Debbasch (1937-), président de l’université Aix-Marseille III (1973-1978), le sculpteur marseillais César (César Baldaccini, 1921-1998) et madame Prats conservateur du musée.

Voir la vidéo

Une sélection de ce fonds est consultable sur cdrom, en salle de lecture des Archives départementales des Bouches-du-Rhône. Il est également  accessible sur le site de la Société des auteurs des arts visuels et de l'image fixe (SAIF). La réutilisation est soumise à autorisation expresse de l'auteur.


De nouveaux fonds d’origine privée aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône

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De nouveaux fonds d’origine privée aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Fidèles à leur mission d’offrir aux lecteurs une documentation riche sur l’histoire des Bouches-du-Rhône, les Archives départementales collectent régulièrement des fonds d’origine privée en plus des documents remis par les administrations.

Ainsi, vous pouvez dès à présent consulter les archives de la société d’Huart Industrie, installée à Marseille, qui était spécialisée dans la production de pièces mécaniques complexes en plomb et qui a cessé son activité en 2018 (cote 314 J).

D’autre part, le très riche fonds de l’entreprise d’aluminium Pechiney, aujourd’hui Rio Tinto Alcan, s’est récemment enrichi (cote 290 J). Il comporte des informations sur l’extraction de la bauxite et la fabrication d’alumine dans les Bouches-du-Rhône mais aussi dans le Var.

Enfin, ceux qui s’intéressent à l’histoire politique pourront accéder aux archives de la fédération départementale du Parti communiste français (cote 315 J).

La consultation de certaines parties des fonds de Pechiney et du PCF étant soumise à l’autorisation de leurs producteurs, le personnel de la salle de lecture pourra vous donner de plus amples informations.



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