C’est une étonnante évolution qui métamorphose plusieurs cités du littoral bucco-rhodanien en grands ports de commerce aux infrastructures imposantes. Les XIXe et XXe siècles ont été à ce point extraordinaires que certains espaces ont profité de la Révolution industrielle pour devenir des formations tentaculaires aux ramifications franchissant les montagnes pour favoriser toujours l’essor économique.
Au début du XIXe siècle, le port de Marseille, principal port de commerce des Bouches-du-Rhône, se concentre dans l’actuel Vieux-Port et fait face à l’accroissement permanent du trafic, jusqu’à l’étouffement. Son agrandissement s’impose alors aux négociants qui veulent prendre leur part des profits qu’apporte l’essor du commerce international. Cette opération, qui se poursuit encore, va bouleverser le paysage urbain et littoral du département : extensions progressives de l’aire portuaire marseillaise, vers la Joliette, puis l’Estaque, l’étang de Berre, Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône ; développement en superficie et en hauteur de l’agglomération marseillaise, urbanisation du rivage, création de la ville nouvelle des rives de l’étang de Berre.
Cependant, tous les ports du département n’ont pas suivi la même évolution et certains sont parvenus à conserver au fil du temps la même fonction et à peu de choses près les mêmes dimensions, sans altérer le décor quasi-villageois des localités où ils s’abritent.